Young Empires: electro night in Laval
Galerie d’art du Vieux Sainte-Rose, Laval, 12 mai 2012.
MISE EN CONTEXTE
Ça faisait si longtemps qu’on ne s’étaient pas vues, CathMuzz et moi, que c’était comme si l’on faisait connaissance à nouveau dans un contexte carrément ludique et éclaté. Dans un contexte inacoutumé. Dans un contexte peut-être un peu déphasé de ce qui nous allume d’emblée… Pourquoi donc? Parce qu’on s’en va à Laval. Point. Juste ça. C’est en masse.
Une fois passé les nuages gris, pénombre sur ma vie du moment, le monotone des autoroutes, le drabe du béton et la froideur du nord de Montréal, on arrive dans le Vieux Sainte-Rose…et je me surprends à y trouver l’ambiance chaleureuse… comme quoi l’histoire des vieilles briques s’est manifestement imbriquée à quelque part dans mon imaginaire personnel pour que j’en aime les vieux quartiers. Quelques tulipes explosent de couleur sur les vieux pavés et quelques gens se parsèment ici-et-là en mangeant de la crème glacée faite devant un petit café. C’est cute.
On se stationne derrière la galerie d’arts et quatre personnes toutes vêtues de noir semblent errer devant la porte, cherchant visiblement quelque chose dans le regard des passants qui les frôlent. « Venez-vous voir Young Empires, les filles? C’est juste en haut des marches! » Ok, beau comité d’accueil! On grimpe les marches de tapis gris une à une, ne sachant pas trop à quoi s’attendre. Cath me fait remarquer la chose suivante: ça ressemble à une salle communautaire d’Église… Il y a une petite pièce juste à notre gauche où des chaises et des plantes sont empilées les unes par-dessus les autres, comme si on avait vidé la place…pour faire de la place. On a presque le goût de faire une petite prière. Certes, on a écouté un peu ce qui était disponible de ce groupe sur le net au courant de la journée, mais ce n’est pas la raison première de notre venue ici… J’ai obtenu les billets grâce à la billetterie sans-fil Rogers!
Donc…les lumières tamisées de la petite salle ne le sont pas assez pour nous faire oublier qu’il est déjà 20h… et que nous sommes quatre spectateurs dans la salle. Un couple… et nous deux, les deux éternelles groupies solitaires…Cath, pourquoi on se ramasse tout le temps dans un contexte comme ça?! eeeeehhhhh boy, je ne le sais bien pas…
Moi, au gars de l’accueil :
Le show est supposé commencer à quelle heure?
Le gars :
20h, mais on attend qu’il y ait du monde…
Moi:
Ah ok! » (dans ma tête: ouf… ça va être beau ça…)
YOUNG EMPIRES, LE SHOW
Il est finalement 20h20 et le groupe décide de commencer. Nous sommes alors une dizaine à faire un demi-cercle devant eux. Le silence du début est inconfortable, et le groupe semble un peu gêné d’être là… gêné ou… un peu dépassé par l’ampleur que prennent les évènements. Nous nous tenons là, directement devant eux, et nous sommes aussi assez inconfortables… (on sait tous que nous n’aimons pas trop être à l’avant-scène… ça, j’pense qu’il va falloir qu’on en reviennent parce qu’on se ramasse toujours dans des situations comme celles-là… ok, on va faire avec cette fois…)
Le show commence… et les rythmes électroniques explosent dans mes oreilles. La basse prend une place assez déterminante, et son alliance avec la batterie me rappelle largement l’esprit du disco, remanié à saveur électro. Ok, est-ce que j’aime ça? OHHHHH QUE OUI! La guitare a des riffs vraiment intéressantes, toute à fait dans l’esprit indie rock relatifs aux groupes comme Arcade Fire ou encore Death Cab for Cutie (dans leurs chansons plus festives, évidemment).
Le chanteur a une voix assez particulière, un peu nasillarde à la manière d’Empire of the Sun, mais aussi très mélodique. La sonorité de la salle s’avère même étonnante pour la nature de l’ampleur: ça sonne vraiment très bien et on distingue très clairement l’apport de chacun des musiciens. L’allure carrément hipster du groupe clash totalement avec l’endroit, image de loup et skinny jeans à l’appui, mais on aime ça comme ça.
Sur leur album EP, Wake all my Youth, 7 titres qui valent la peine amplement d’être entendues, écoutées, chantées… mais surtout dansées. De tout ton coeur, lecteur. D’ailleurs, Against the wall, avec sa base de disco-funky, me fait carrément sauter partout. La pièce Rain of Gold est tellement délectable que je l’écoute en boucle dans mon automobile depuis, en dansant derrière mon volant comme si les autres n’existaient pas… et ne pouvaient me voir. Wow. J’capote.
CONCLUSION
Malgré toutes les frontières contextuelles qui menaçaient cette prestation carrément privée d’un groupe qui va percer le marché dans un futur rapproché…j’ai trippé bin raide. Même si ce fut court et bref (40 minutes seulement), j’ai tellement aimé ce groupe que cela fait parti de mes coups de coeur de cette année (hey woah, on n’est qu’au mois de mai, je le sais…). J’ai dansé. J’ai observé avec amusement, et j’ai bien ris. J’ai même un peu rêvé ce soir, à quelque chose de mieux qui pourrait m’arriver…alors j’ai été inspirée par ce qui en ressortait. Merci Young Empires de m’avoir diverti autant.
ENJOY, BANDE DE FOUS!
Et soyez fous. Tout le temps. Toujours trop. Jamais assez.
La folie est probablement le meilleur remède contre l’ennui.
C’est ce que j’en conclue.
Source
Ce billet est un texte original du défunt journal d’une groupie