Caloon Saloon dans un canton de l’est près de chez vous
L’alliance impromptue entre les sons et ce que nous vivons se dépose en toute symbiose dans la plus latente des attentes, pour n’en ressortir que trop facilement dès son évocation. Que l’on vive ou que l’on sente, que ce soit du déni ou qu’on y pense, chacun de nous connait pertinemment ce qui le compose… et cette musique qui l’accompagne constamment, sur cette trame de fond que l’on appelle la vie.
Bref… Durant (presque) tout le mois de septembre, je descendais à Dunham pour travailler dans un verger. J’adorais cela. Le matin se montrait à moi dans ses plus belles couleurs et je méditais toute la journée en compagnie d’un colley obèse que j’aimais tellement que j’aurais pu l’adopter. Imaginez.
Outre cette solitude spontanée, dans cette nature colorée des chaudes couleurs de l’automne qui s’annonçait à l’époque (comme si c’était il y a cent ans de cela), j’écoutais en boucle l’album Buckshot de Caloon Saloon… et cela concordais tellement avec ce que je faisais que j’étais en paix. En paix complète. Pour une fois. Je m’occupais des « back vocals » en chantant en harmonie par-dessus le chanteur… et tout était parfait. Voilà tout.
Mais ça, c’était bien après…
CALOON SALOON AUX FRANCOFOLIES
(flash du passé)
Nous sommes au début du plus important festival de musique francophone de la région de Montréal. Cath (ou celle qui est ma planificatrice en chef de mon horaire de shows et qui est tellement tellement callée en musique que vous en seriez jaloux) et moi sommes tellement énervées qu’on en étouffe (bon, ok, pas elle, juste moi, vous savez ce que c’est…j’anticipe tellement ce festival que je saute déjà partout et on n’a rien entendu encore). Voilà c’est dit.
On débarque sous la petite tente M et les tables de patio blanches « clashent » un peu avec l’environnement urbain qui nous entoure. J’adore ça. Sous le chapiteau, l’ambiance y est festive et chaleureuse, et nous sommes fin prêtes à y découvrir tout ce qu’ils auront à y offrir…
Le show commence et… nahhhh, je ne vous en parlerai pas (anyway ça fait beaucoup trop longtemps, j’ai juste quelques mémos de notés sur mon cellulaire… Comme par exemple (Manuel Gasse) « Je me suis levé avec de l’eau frette. On n’avait pas pris l’option anti-humidité » ou « on va vous faire une autre toune anglaise instrumentale » Ceux qui s’y connaissent comprendront le lien, le style et l’image. Donc… Pour tous les autres… Tout ce que j’en dirai… c’est que c’était tellement excellent que j’ai couru jusqu’à la tente Archambault pour me procurer leur album le plus vite possible.
DUNHAM, LA PERLE DES CANTONS DE L’EST – 22 octobre 2011
Nous n’y sommes jamais allées. Ni de près, ni de loin. La petite entrée parsemée de vigne grimpante concorde parfaitement avec le style un peu vieillot de la place. La brique rouge de l’extérieur et le bois de l’intérieur se targuent des plus grands classiques architecturaux ruraux, et la chaleur des gens se sent jusqu’au dehors de la place. J’adore l’ambiance.
Quelques personnes sont présentes à notre arrivée, en plein milieu du test de son (évidemment). Le gars saoûl de Dunham cruise la serveuse depuis longtemps. Quelques gens qui se connaissent se prennent dans leurs bras. Des inconnus arrivent, et les liens se font tout de suite…
Procédons.
Nous arrivons à peine à la Brasserie de Dunham que déjà j’ai des étoiles dans les yeux. Parce que j’aime les gens. Parce que j’aime la bière de micro-brasserie (ouain ça vous le savez un peu trop). Parce que j’aime la musique, et que la place est tellement petite que je me sens comme dans un show privé… Ohhh yeah!
(je suis un peu gênée d’aller parler aux artistes que je vois régulièrement, j’essaie en général de passer inaperçue, seulement pour le fait que j’me trouve un peu vieille pour être groupie à mon âge….c’est dit….next)
Les lumières se tamisent doucement et le show commence. Et mon coeur arrête de battre.
CALOON SALOON DANS LE SALOON DE DUNHAM
Dunham’s et messieurs, bonsoir! (Manuel Gasse, chanteur et petit comique, faisant référence au lecteur de nouvelle Bernard Derome qui essayait de « pluguer » un mot obsolète suite au défi lancé par un autre de ses comparses, yeah, on aime ça les défis! Bon, bravo Gasse pour le jeu de mots)
Laisse-moi donc retentit en premier et je commence à tripper d’emblée. Oh yeah, j’adore cette chanson! (morceaux joué la semaine passée durant le show de Sunny Duval à la Maison de la Culture Maisonneuve à Montréal… j’étais là… encore…). Jessie, ça ou la ballade de Jessie Ranger, cette poule de truand, chanson plus tranquille, suit à l’instant, et j’adore les « back vocals ». T’a vois partout?? Excellent, solo d’harmonica de feu et inconnu encore dans mes oreilles… jusqu’à ce jour (ou l’autre d’avant, mais c’est une autre histoire).
Durant le show, plusieurs « covers » en hommage à ceux qui les ont inspirés retentissent, de Johnny Cash jusqu’à Starry Crown, et leurs influences se sentent assurément… et l’ambiance lève d’un cran. L’interaction entre les musiciens est carrément épique… Une gang de chums qui trippent à nous faire entendre ce sur quoi eux trippent, c’est magique. Les gens se délient légèrement et commencent à danser… un peu plus. Sur la scène, il y a le « drummer », qui tient le rythme de façon dynamique mais qui joue aussi de l’harmonica en même temps et fait les voix graves chantées pour accompagner le chanteur principal. Oooohhhhh que j’aime les voix graves… Sur cette même scène, il y a le guitariste « rythmique », qui plaque ses accord en faisant une moue de contentement assez démonstrative et qui danse assidûment toute la soirée. Yeah, on aime ça! Sur cette même scène, il y a aussi le guitariste ténébreux, laissé dans l’ombre par l’éclairage, mais qui trippe tout autant et semble respirer le bonheur en jouant sur sa « slide guitar ». Yesss sir! Parmi cette gang de barbus, se cachant légèrement derrière sa contrebasse ou son gazou, il y a ce chanteur qui nous lance ses paroles de manière juste et sentie… tellement que j’en résonne « par en dedans ». Avec sa voix chaleureuse, son dynamisme sur scène et surtout son attitude sympathique… il rend fabuleusement bien le message de ses chansons.
(Interlude: oups, ya un loup qui vient d’entrer… ahhh non, c’est justre un Husky en liberté… bon, c’est de même à Dunham!)
La deuxième partie se débute sur Ruelle Blues, un classique selon moi sur l’abum Buckshot. Caloon, c’est un véritable amalgame entre le blues et le bluegrass, avec des teintes de country sous des allures d’humour assumé. MMmmmm. Délectable. De petites histoires qui s’enlignent les unes aux autres, sans prétention ni attitude, et juste la vie qui se déroule dans tes oreilles en toute simplicité… mais dans un groove qui te fait bouger instantanément. MMmmmm, j’aime trop!
T’es allée où? Là où certainement les back vocals sont légendaires. « Est-ce qu’il y a des cocus dans la salle? » lance d’emblée le chanteur. À Dunham, non, aucun son (blablabla, impossible, tout le monde se connait… de très ou trop près), mais à Montréal… forte réaction. « Hey men, choisi sur quoi tu trippes. » On est en plein dans l’influence des années 50, là où le doo-wop dominait et que les Barbershops se faisaient aller sur le coin de la rue. Chanson triste, fondamentalement, mais empreinte de légèreté en croulant sous les klaxons et les gazous.
La 40? Excellente. Trop drôle dans sa composition. Habiter sur la 40? Faut être »bin motivé » comme on dit! Les Montréalais compatisent ALL THE WAY!!!!
L’eau frette? Une traduction de Tom Waits, empruntée sans sa permission (gang de rebelles), vraiment excellente dans toute son intégralité. De toute façon… les mots de dégustent davantage s’ils sont exprimés dans une langue d’images.
Marylou? Oooohhh, ma petite Marie-Lou… (contexte: ma petite stagiaire cet été a tellement trippé sur Caloon Saloon que je crois qu’elle a écouté l’album durant trois mois, à temps plein dans un laboratoire). Donc… belle manière de conclure toute cette histoire. Moi aussi je t’aime Marie-Lou!
La dernière chanson officielle de cette prestation intime étant En Manque, mais je reste perplexe… Et Clémentine? La p’tite poule? Booonnnnn, ok, je me laisse prendre au jeu, parce que C’EST LA MEILLEURE CHANSON DE L’ALBUM. De la désinvolte dans la voix. De la rébellion dans son sang. Des images dans son chant. C’est excellent.
Le band débarque de la scène, instruments à la main, et les gens en veulent plus….On se tient là, pas trop loin, réclamant un rappel bien mérité pour un groupe qui nous a diverti toute la soirée. Ils débarquent de la scène…pour ne mieux jouer tout juste devant nous, « unplugged ». Le chanteur me fait face, CARRÉMENT, et je vois le visage du drummer pour la première fois. Après Pitch&Bale, Tu me ramasseras résonne dans mes veines… et je m’y berce un peu beaucoup. C’est doux, émotif, senti et tellement languide que j’en frisonne. Caloon Saloon en accoustique? Meilleure idée de l’année. Selon moi.
CONCLUSION
J’ai trippé. J’ai aimé. J’ai dansé. Je me suis rappelée…certaines choses que je devrais oublier. Toutefois…ça faisait vraiment longtemps que je n’avais pas trippé autant. Dans un show. Intime. À souhait.
Enjoy bande de fous!
Anecdote de groupie: BOOOONNNN, là, c’est pas parce que je vais changer mon style d’écriture sur ce blogue. Il n’y a rien d’objectif dans ce que j’écris. Juste de l’amour. Parce que… j’aime ça. Et… j’suis comme ça dans la vie. C’est tout.
Anecdote de groupie #2: Entendu pendant l’entracte… « Hey, est-ce que tu étais au show de Sunny Duval la semaine passée? » oui (damn, j’suis démasquée… je n’aime pas l’idée… mais, j’apprécie vraiment, vraiment, les membres des groupes qui sont ultra-sympas comme cela. C’est pas si pire que cela finalement. )
Anecdote de groupie #3: Le pire, dans tout cela, c’est que j’suis vraiment pas gênée dans la vie… c’est juste que j’trouve ça bizarre de connaître la vie des gens sans qu’ils ne connaissent la mienne. C’est pour cela, au fond, que je tiens à rester un peu anonyme….BON! VOILÀ TOUT!
Anecdote de groupie #4: Mr. Bean était au bar.
Anecdote de groupie #5: Wow, ça faisait longtemps que je n’avais pas étalé mes histoires comme cela…