Seu Jorge, le brésilien qui monte, qui monte
Cette année, la France célèbre le Brésil et vous aurez du mal à passer à côté de Seu Jorge. Dimanche 25 juillet, il était l’invité du Nice Jazz Festival 2005, je pouvais donc vérifier directement sa réputation sur scène.
Seu Jorge soutient au premier abord sa réputation de « mauvais garçon », héritée de son enfance dans les favelas et popularisée par son rôle dans « La Cité de Dieu » : coiffure rasta avec le bouc qui s’allonge sous le menton, œil qui pétille peut-être de quelque boisson et/ou fumées croisées en coulisse. Le garçon est à l’aise mais la voix met quelques chansons à se chauffer.
La musique, elle, ne traîne pas. Seu Jorge, à la guitare, est accompagné d’un bassiste et d’un trio de percussionnistes excellents. L’un d’eux s’occupe aussi de la batterie ou de la petite guitare (cavaquinho). Un autre utilise la fameuse « cuíca », ce tambour qui donne l’illusion de produire des petits cris (pensez à « Qui c’est celui-là de Pierre Vassiliu) et qui se joue en passant une main à l’intérieur de la caisse. Le musicien s’amusera à en faire sortir un son le plus grave possible, semblable à un rôt, au plus grand plaisir de toute l’équipe. Le trio, laissé seul en scène, va ensuite se livrer à une démonstration éblouissante avec des « défis » sympathiquement surjoués lancés entre eux ou à l’adresse d’un public très réactif et ravi.
La musique de Seu Jorge est surtout une samba modernisée très dansante enchaînée avec quelques bossas plus tranquilles. D’ailleurs, un groupe de jeunes n’a pas hésité à sortir leurs petites percussions et à accompagner le groupe. Pour les paroles, les brésiliens du public étaient ravis mais pour les autres ne vous attendez pas à un mot de français de la part de Seu Jorge, à part « merci ». Les textes parlent en fait beaucoup d’amour et se combinent avec quelques titres plus engagés.
Peu importe, on est complètement emporté : le rythme est imparable et Seu Jorge s’amuse tellement sur scène qu’il fait passer son enthousiasme au public. Et puis il y le grain si particulier de sa voix, harmonisée par celle des autres musiciens tous choristes. Une fois chaude, elle révèle toute sa puissance et son côté éraillé fait ressortir merveilleusement des harmoniques profondes. Finalement, oui, Seu Jorge mérite sa réputation.
Site officiel de l’artiste
Site sur la cuíca
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