Festival Pantiero : les différentes manières de danser à Cannes
Hier soir, le Festival Pantiero 2008 donnait sa troisième soirée sur la terrasse du Palais des Festivals de Cannes. Un plateau très bien construit autour de quatre artistes ou groupes assez différents, proposant quatre visages de l’électro.
Le premier concert de la soirée était signé de l’artiste le plus grand public de la soirée : Sébastien Tellier, cheveux longs, barbe fournie et lunettes noires ne pouvait pas passer inaperçu. D’ailleurs, on ne peut pas dire qu’il ait fait seulement un « concert ». Tellier cultive son côté décalé : clope au bec (ou dans nez), il affirme ne pas pouvoir chanter sans cigarette et fait des pauses (ou prend des poses) entre certains morceaux, conscient de casser le rythme : « on est séduit par une musique et d’un coup plus rien ». Même idée dans ses tentatives de guitar hero : il se lance dans un solo en tapping … et le stoppe au bout de deux mesures. Venu présenter son dernier album Sexuality, Tellier veut-il évoquer la panne? En tout cas, il annonce dès le deuxième titre une chanson sur la bisexualité. Dans le public, les couples de garçons apprécient. Mais malgré quelques gémissements ou courts tripotages, il n’en rajoute pas dans cette voie-là. Accompagné de ses trois compères aux claviers et à la batterie, il chante d’une voix douce, majoritairement en anglais et parle, en français, de sa famille dévastée … ou de n’importe quoi. Mais la musique, souvent planante est là : l’eurovisionnaire Divine provoque son effet et la très attendue Ritournelle se continue avec succès par la Suite de la ritournelle. Sébastien Tellier nous quitte après avoir célébré L’amour et la violence mais c’est plutôt en douceur qu’il laisse un sourire sur tous les visages.
Yuksek était ensuite la révélation de la soirée. Connu depuis à peine deux ans, le jeune français a proposé un set impeccable, totalement fluide, constamment mélodique et toujours dansant. Manifestement épanoui à ses platines, bien que parlant et chantant avec une voix de robot, Yuksek a bien fait bouger la terrasse du Palais. Il sera le 14 août à Arcachon, le 16 à Brest, le 27 à Paris et le 30 à Charleville avant de jouer en septembre en Australie.
The Presets avaient, eux, fait le chemin inverse. Connus hors d’Australie pour, entre autres, avoir servi de générique à certains Experts télévisés, ils étaient à Cannes pour leur seule date française avant Paris le 21 août. A ma gauche, vous avez Kim Moyes à la batterie, look de rugbyman, tapant des mains pour entraîner le public ou se levant vers la fin du concert pour triturer le clavier. A ma droite, Julian Hamilton, look de londonnien exilé, micro en main plus souvent que sur pied et clavier sous l’autre main. Servis par une énergie constante et quelques tubes, le duo a réussi à faire bouger sans interruption le public sur une musique électro tendance pop, aux motifs répétitifs pré-enregistrées en boucles.
SebastiAn, dernier français de la soirée, a conclu la soirée par un show très réussi. Faisant entendre dès le début un son caractéristique, entre la scie tronçonneuse et et le robot ménager, le jeune DJ se permet rapidement de rendre hommage à Justice qui avait clos le festival en 2007. Enchaînant les mixes étonnants d’une manière remarquable, il fait petit à petit monter le son dans le rouge jusqu’à se prendre les doigts dans la prise. Il commence alors la dernière partie de son set, en refroidissant le moteur d’un inattendu Supertramp, pour se frayer un chemin à travers des montages de rock, de soul ou de french touch tendance Daft Punk jusqu’à se propulser sur Mars. Un final beau, oui, comme Bowie. Et plus encore.
Festival Pantiero, Palais des Festivals de Cannes : dernière soirée aujourd’hui avec dès 20h Poney Poney, Midnight Juggernauts, Goose et Simian Mobile Disco. Tarif soirée 25 € ; after au Jimmy’z : 10 €.
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