Le Blind Rating sur Smartphones : Kâtch. (RIP)
MISE À JOUR 2020 : CETTE APPLICATION N’EST PLUS DISPONIBLE À CE JOUR
On va commencer en faisant simple, pour quelque chose qui est plus complexe qu’il n’y paraît. Voici la plaquette de Kâtch, une appli dispo sur Smartphone et se présentant comme une sorte de « The Voice » à bout d’index : on clique si ça nous plait, ou alors on passe au suivant.
« Application disponible depuis juin 2018, Kâtch permet à tous les curieux de découvrir de nouveaux artistes et d’ouvrir le champ de leur culture musicale à des talents indépendants encore méconnus du grand public. A l’instar d’un juré de The Voice, c’est à l’aveugle que les auditeurs enchaînent les morceaux… Le concept de Kâtch est simple : L’utilisateur découvre durant 15 secondes un extrait de musique. Aucune information ne lui est alors communiquée, il ne peut ni connaître le nom de la chanson, ni de l’artiste ou encore de l’album. Il laisse ainsi la musique, et seulement la musique, guider ses choix. Si l’utilisateur aime l’extrait, il n’y a plus qu’à le « kâtcher » et l’ensemble des informations relatives à la musique apparaissent : nom de l’artiste, titre et photo de couverture. L’auditeur peut alors, au choix, continuer son exploration musicale ou écouter le titre en entier, l’ajouter à une playlist et même l’écouter hors connexion. Pour correspondre au mieux aux goûts de l’auditeur, ce dernier choisit au moment de son inscription ses trois univers musicaux préférés parmi un large choix : country, rap & hiphop, soul & RnB, funk, rock, chanson française, deep & house, blues, edm, reggaeton, latin, expérimental, jazz, folk, world, reggae, métal, classique ou encore pop ! Et comme tous les goûts évoluent, on peut changer ses genres à la demande. Actuellement, le catalogue Kâtch compte plus de 260 000 morceaux de tous styles. En seulement 10 minutes, l’utilisateur peut ainsi découvrir jusqu’à 40 titres, certains en avant-première, d’autres exclusifs, profitant ainsi d’une collection illimitée ! »
Ne pas jouer dans le désert
Née d’un financement participatif sur Ulule, le projet Kâtch a récolté 10066 € sur les 10000 demandés. L’accroche : « Retrouvez dés à présent un moyen simple et rapide de découverte musicale directement sur votre smartphone !… Le principe est d’amener nos auditeurs à la découverte de nouveaux talents qu’ils n’auraient peut-être jamais connus. »
Le projet semble vertueux, centré sur la découverte à l’heure où l’artiste en devenir est surtout devenu un produit, une aubaine, un bon coup qui peut rapporter à des catalogues qui misent sur le nombre de clics (par rapport aux pubs présentes sur l’interface). Nombre de Sociétés telles que IMUSICIAN, TUNECORE et de nombreuses autres, vous proposent leurs services pour publier sur les grosses plateformes SPOTIFY et consort (par l’intermédiaire de IMUSICIAN cela coûte a peu près 20 euros pour un EP 7 titres, par exemple). On peut alors avoir accès à pléthore de graphiques permettant d’analyser l’audience en streaming, le genre des auditeurs, leur position géographique, etc… c’est assez marrant, on a un peu moins l’impression de chanter dans le désert, mais après tout… on a payé pour ça. Ce n’est qu’est un miroir aux alouettes : tu as sorti ton Album sur ITUNE, tu as sorti son CD sur Amazon en impression à la demande… La belle affaire. On a payé pour pour s’estimer entendu, alors que ce devrait être les auditeurs qui paient pour vous écouter… Drôle d’époque, mais ça marche, les Startup qui surfent sur le poor lonesome cow-boy guitariste ou DJ sont florissantes. On retrouve exactement le même schéma pour les « apprentis écrivains », avec toutes les maisons d’édition à compte d’auteur (la plus connue : Edilivre). Ce sont elles qui ont ouvert la voie, et depuis longtemps. On en a au moins une dizaine qui naissent par semaine.
Alors, en quoi l’appli Kâtch est-elle différente de ces intermédiaires avides de nos brouzoufs ?
Startup inspirée
Lorsque vous allez cliquer vous tomberez exclusivement sur un « parfait inconnu » qui demande à être découvert. A savoir que l’inconnu est possiblement déjà sur les grosses plateformes, parce qu’il est la plupart du temps déjà passé par d’autres intermédiaires à force d’espérer être remarqué. Déjà, qu’on se le dise : pour eux, là non plus ce n’est pas gratuit. Le début est gratuit, on Upload son premier morceau, et on a 1 courriel qui nous renseigne sur le nombre d’auditeurs par mois. Mais si on en veut plus, Uploader plus d’un morceau et profiter d’outils de promotion et de conseils, de davantage de retours et de statistiques, cela nécessite un abonnement.
Kâtch est une Société par actions simplifiée, enregistrée au Tribunal de Commerce de Versailles, avec un capital : les chiffres sont là dés le début. On doit rembourser les investisseurs, s’ils veulent faire vivre le service il y a des frais, il faut sortir du salaire, et c’est bien normal. Il faut que l’argent rentre, autrement personne n’aurait eu besoin d’Ulule. Certes les cyniques pensent que le fric est toujours la seule motivation pour toutes ces boîtes qui profitent des artistes, ces usines à clics dont la matière première est gratuite (les œuvres…). Raphaël Bourguet, Madeg Moulines et Thomas Patriarca, à l’origine du projet, auraient pu créer un énième label à compte d’auteur, mais il me plait à penser que s’ils ont choisi AUTRE CHOSE c’est parce qu’il avaient une vision, une vraie idée, et que celle-ci était avant tout inspirée par une envie et un constat. C’est ce qu’ils racontent dans leur Blog, véhiculant une fois de plus la fameuse vision romantique d’une Startup née d’une idée géniale tombée du ciel (« on n’a pas le pétrole… »).
Entre 20 et 22 ans à l’époque du début du projet, ce sont trois musiciens qui sont partis dans cette aventure, des artistes qui ont testé les portes fermées des Labels, qui ont eu envie de créer ce qui n’existe pas encore : un vrai média pour les invisibles. Une appli facile à utiliser, qu’on transporte sur soi et qui soit ludique, avec de belles surprises à l’intérieur. Je vous présente Kâtch.
Le Test
Donc j’ai testé, et c’est à présent que vous allez tout à fait comprendre de quoi l’on parle, du côté auditeur.
Installation sur mon Smartphone très simple, totalement gratuite…. Et aucune pub ! A l’ouverture on est effectivement invité à indiquer les préférences musicales par catégories : folk, house, Rnb & soul, latino, dance, expérimental, funk, jazz, rock….. ce n’est pas ce qui manque. Dans la liste nommée « tous les styles » on peut être extrêmement précis. On peut y revenir quand on veut en cliquant sur « modifier mes genres ». C’est simple et pas prise de tête. Et après on a un gros bouton qui vibre un peu à la SoundHound, avec inscrit au dessus «Toucher pour découvrir» (c’est la mode, ces gros boutons). On y est, c’est là que ça se passe. Ce qui est intéressant, et c’est là qu’on rejoint « The Voice », c’est, vous l’aurez compris, le test « à l’aveugle » : on a pas vu le visuel de ce qu’on va entendre, ni le nom ou la tronche de l’artiste, ni le titre du morceau. On ne peut avoir aucun préjugé. Et c’est là le cœur du truc sensé bousculer le système, le concept novateur : auditeur, tu vas découvrir quelque chose de nouveau, et ça sans aucun préjugé.
Je clique.
L’appli me crée une session de découverte de dix écoutes de 15 secondes chacune. Toujours sans aucune indication sur l’artiste en question, mais avec deux boutons à cliquer : une croix pour PASSER, un cœur pour KATCH. Si je ne fais ni l’un ni l’autre, à la fin des 15 secondes on me pose la question de savoir ce que j’en ai pensé, qu’il est temps de cliquer. Tiens là j’aime bien : je Kâtch ! Apparaît alors le visuel choisi par l’Artiste, bien-sur son nom et le titre du morceau, et le lien VOIR L’ARTISTE qui me mène sur une page contenant toutes les œuvres qu’il a déposées sur Kâtch. Je peux ensuite écouter tout ça à loisir et ajouter ce que je veux dans une playlist pour les réécouter plus tard. Playlist qui se créée en deux clics, très rapidement. Ce que je fais. Envie de continuer le jeu de la découverte (je me suis pris au jeu, c’est addictif) ? Clic-clic retour sur l’écran avec la grosse flèche rose, création de dix titres « anonymes » et c’est reparti : je passe ou je kâtch. Quand ça me plaira je rajouterai à nouveau à ma playlist, et je réécouterai à loisir, et coetera. Par contre j’ai essayé d’écouter hors-connexion, comme indiqué dans la plaquette, et je n’ai pas réussi car hors-connexion je n’avais même pas accès à ma playlist, l’appli n’ayant pas stocké les titres sur mon smartphone (ce que fait Spotify par exemple… mais ça c’est quand on a un compte avec abonnement). Mais de toute façon et franchement, je n’ai rien à redire sur ce que j’ai testé. C’est un sans faute, ça marche nickel, aucune pub (c’est très important), c’est rapide, ludique, et pour ma part j’ai déjà découvert des artistes pour lesquels j’ai poussé mes recherches un peu plus loin sur le net. Je pense d’ailleurs me servir de Kâtch pour présenter de nouveaux talents sur ZIK’N’BLOG, c’est un excellent moyen de découverte. Un petit mot cependant par rapport aux préjugés : pour installer Kâtch sur un smartphone, il faudra préalablement vaincre le préjugé comme quoi un artiste inconnu (ou « connu d’un cercle d’initiés ») est un artiste nul. Je sais, ça parait violent, comme ça, écrit noir sur blanc, mais que c’est un préjugé profondément ancré chez énormément de personnes qui n’ont pas forcément le goût de la découverte. De plus, je dirais qu’il n’y a pas de règle et qu’en l’état les choses restent floues : comment expliquer que Johnathan Dimmel, que j’ai découvert grâce à Kâtch, a en moyenne 377 personnes qui l’écoutent par mois sur Spotify (qui affiche ce genre de renseignements), alors qu’une grosse pointure génial comme Ian James Stewart
(voir article sur lui dans ZIK’N’BLOG) n’en a que 20 ? Donc : ne pas se fier aux nombre d’écoutes, ne pas se baser sur des préjugés qui nous font évaluer le talent d’un artiste selon sa médiatisation. En 2019, ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Tout le monde devrait le savoir, mais il est bon de le répéter. Et c’est là que Kâtch emporte le morceau avec leur géniale idée : aucun préjugé, une fois qu’on a accepté d’installer l’appli. Et si on a installé l’appli, c’est qu’on est ouvert et au diapason du monde musical 2.0 .
L’interview de Raphael Bourguet
- Comment les artistes peuvent-ils participer à Kâtch ?
Depuis le lancement de la plateforme, nous souhaitons créer des liens avec les musiciens, qui vont au-delà de nos services. Nous souhaitons comprendre leur manière de penser et connaître leurs objectifs sur plusieurs mois. Cela nous permet d’anticiper leurs attentes et fidéliser nos artistes.
Ainsi, leur participation envers la plateforme se fait naturellement. Ils partagent nos services sur leurs réseaux et recommandent Kâtch à leurs amis. Nous cherchons à créer une grande communauté de passionnés, et seuls les musiciens peuvent nous aider à y parvenir.
- Quel est votre modèle économique actuel ? (les artistes paient ? Je n’ai pas vu de bannières de pub… )
Actuellement, notre modèle économique est basé sur des abonnements mensuels pour les artistes. Le montant des abonnements varie en fonction du nombre de musiques que l’artiste souhaite ajouter et des services qu’ils souhaitent avoir. Plus l’artiste veut avoir d’informations sur son audience, plus son abonnement sera élevé (Voir Q3).
- Les artistes sont ils informés en temps réel (ou semi-réel) de leur audience ?
Un artiste qui a un compte gratuit sur l’application recevra à la fin du mois un bilan de ses statistiques (nombre d’écoutes, pourcentage de Kâtchs…)
Pour les artistes « Premium », nous avons mis en place un service qui leur permet d’obtenir des informations bien plus précises sur leur auditoire 24/7.
Ils peuvent analyser en combien de secondes les auditeurs ont aimé leurs musiques, dans quel pays, à quelle heure de la journée… Lorsque l’on est au téléphone avec ces musiciens pour analyser ces statistiques, nous leur faisons aussi des suggestions par rapport à l’extrait choisi et à la qualité du morceau.
Notre intérêt est de proposer des musiques de qualité à nos auditeurs et aussi permettre au musicien de s’améliorer. Avec notre système, cela est possible.
- L’appli, qui est très au point, a du prendre pas mal de temps à être développée : quel est l’historique de Kâtch ?
La première version est sortie en Juin 2018, pratiquement 1 an après la création de l’entreprise. Cela s’explique par le temps passé sur des enquêtes et des études menées auprès de nombreux auditeurs.
Notre ambition était de proposer l’application de découverte musicale la plus simple sur le marché.
Depuis Juin 2018, notre travail est consacré particulièrement à l’amélioration de notre processus de découverte. Plus vite on arrivera à faire découvrir de nouvelles musiques, plus vite la promotion du musicien sera atteinte. Pour améliorer ce processus, nous passons encore un certain temps à appeler nos auditeurs pour avoir leurs retours par rapport à l’application. Aujourd’hui, nous pouvons dire que les auditeurs, musiciens et labels ont contribué à la construction de Kâtch. Nous ne sommes pas une équipe composée de 6 personnes, mais bien plusieurs milliers à développer ce nouveau service.
- Quelle sont vos ambitions pour ce projet ?
Notre ambition est de participer à la création d’un nouveau marché. Participer à la création d’un lieu où les artistes pourraient trouver leurs premiers fans rapidement et simplement.
Pour les entreprises, il y a beaucoup de services pour trouver des « early adopters » ; c’est-à-dire des personnes qui testent de nouveaux services avant les autres. Pour la musique, cela n’est pas encore disponible. Nous souhaitons alors créer ce marché qui serait bénéfique à tout le monde ayant un rapport de prés ou de loin avec l’industrie musicale. Connecter un musicien à son audience, en quelques secondes, est la réelle volonté de Kâtch.
- Avez-vous déjà des retours ? Quels sont-ils ?
Les retours que nous avons sont très positifs. Que ce soit de la part des musiciens, des auditeurs ou des labels, pour la plupart, ce projet peut améliorer grandement l’industrie dans son ensemble.
Notre vision et notre manière de faire, peuvent « choquer » certaines personnes mais finissent, au final, par les attirer.
À notre stade d’avancement, nous sommes heureux que nos artistes comprennent notre vision. Car peu importe ce que peuvent penser certaines personnes, tant que nous satisfaisons nos artistes, notre objectif est atteint.
Coïncidences
A la veille de finaliser cet article en bon journaliste j’ai fait une recherche pour savoir si, après-tout, il n’existait pas d’autres applis comme Kâtch, et j’ai découvert SOONVIBES. Je ne pensais pas forcément en parler, mais bon, cela existe, et ce que j’ai observé s’est avéré intéressant (en tous cas pour moi). SOONVIBES est une plateforme plutôt tournée vers l’électro, alors que Kâtch jongle avec tous les styles. La Startup SOONVIBES avait déjà développé un site Web permettant aux artistes de proposer leurs créations à la communauté, avec tout un lot de packs de promotions avec abonnement etc… En mai 2018 est apparu sur le site une pub pour un module sur Smartphone basé sur le même concept que Kâtch, avec une interface quasi-identique.
La premiere version de l’appli sur iOS date du 16 janvier 2018, sur Android février 2018. Concernant Kâtch première version au 5 decembre 2017 sur iOS, avec un premier avis d’utilisateur en octobre 2018 (mais d’autres peuvent avoir été effacés).
Des deux qui a eu l’idée du concept ? L’ont-ils eu en même temps ? Ou alors devrait-on considérer que les idées sont appelées à éclore à un moment donné et qu’il est parfaitement normal que plusieurs Startup s’en empare en même temps ? J’ai fait mon petit Sherlock, histoire de s’amuser un peu :
SOONVIBES planche sur la promotion des artistes confidentiels depuis au moins 2012 sur le Web (date des premieres traces de leur site sur la Wayback machine – et la société fut effectivement immatriculée en novembre 2012, siège social à Saint-Mandé), et le BLIND RATING musical (puisque cela s’appelle comme ça) sur Smartphone n’est pas leur cœur de projet. Pour sa part, Kâtch n’est sur le Web que depuis 2018 (société immatriculée en avril 2018), ils ont clairement fait du Blind Rating sur Smartphone leur raison d’être. Raphael Bourguet a bien voulu répondre à une question supplémentaire :
Par rapport à votre question, Soonvibes est à la base une plateforme de musique électronique uniquement. Nous avons eu l’idée en 2015 de Kâtch sans même connaitre Soonvibes. Nous les avons connu le jour où un de leurs associés à commenté notre application iOS en parlant de Soonvibes (5 Juillet 2017). Il me semble que leur système de vote est sorti il y a un an, soit un-peu après notre première version Beta. Kâtch est une plateforme musicale tout public qui ne vise pas à remplacer Spotify, Deezer ou Tidal… Nous souhaitons être un outil supplémentaire dans la découverte musicale. Nous sommes ouverts à de nombreux genres musicaux (160 au total) qui viennent d’un peu partout dans le monde. Beaucoup d’entreprises souhaitent se positionner sur notre manière de faire (Dont Deezer qui ont sorti une nouvelle mise à jour s’appuyant sur notre concept après avoir discutés avec nous il y a 2 mois… C’est peut-être un simple hasard, mais je ne pense pas 😊 ). Je pense que notre force se situe dans la simplicité du service et la richesse des musiques que nous proposons. Soonvibes ont un très bon service et ont un positionnement plus « electronique ». Kâtch se veut d’être tout public et donc proposer un grand panel de musique (260,000 dont 40,000 musiciens au total). D’autres fonctionnalités vont bientôt voir le jour et cela nous permettra de proposer des services encore plus complets tout en gardant notre volonté de rester dans la simplicité.
Je souligne que Raphael pense que Deezer s’appuie, dans leur nouvelle mise-à-jour, sur le concept de l’équipe de Kâtch. Peut-être que les gens de Soonvibes pensent de leur côté que le Blind Rating sur Smartphone c’était avant tout LEUR idée, allez savoir… Il vaut mieux penser que le temps était de toute façon venu pour des applis comme Kâtch, qui se multiplieront soyez-en sûr.
Vaches à lait
Finalement, j’ai testé les deux, en tant qu’artiste et en tant qu’auditeur. Pour Kâtch j’ai pu déposer un morceau et j’attendrai la fin du mois pour savoir s’il a été apprécié. Pour SOONVIBES j’ai pu en déposer plusieurs et j’ai très rapidement reçu des likes et même des commentaires, 1 positifs et 1 négatif, avec le message « déjà des commentaires en seulement 24 H ! ». Ensuite, juste 1 j’aime et 1 j’aime pas, mais toujours concernant le même premier titre que j’avais Uploadé…
Je suis appâté, j’ai envie d’aller plus loin : j’en veux plus, plus de commentaires ! Je veux exister ! Je vais acheter leurs packs, pour être encore plus visible !!!!!… Je pourrais intégrer des playlists de certains Labels sur les plateformes, et carrément signer sur ces Labels quand j’aurai assez de « Vibes » ou pour un petit paquet de Brouzoufs… Oh my God, je suis sauvé !... Regarde tous ces Labels qui n’attendent que moi ! Un premier pas dans les Majors !
Ce fond de commerce de l’espoir, ce miroir aux alouettes, c’est exactement ce que font les Labels à compte d’auteur (IMusician, ect…), et même les plateformes elles-même, Spotify et consort, qui d’ailleurs sont critiquées pour ne pas rétribuer les artistes. Par contre Spotify n’essaie pas de maquiller le truc, ils ne parlent pas de « signer sur un Label », ce sésame pour qui se damnerait tout musicien en mal de reconnaissance, même sur de la musique exclusivement en Streaming. Ils proposent d’intégrer des Playlist à forte audience. Ce qui a un prix. On peut baser de l’espoir dessus, mais au moins on ne vous ment pas.
Je n’aime pas qu’on essaie de n’embobiner. En plus, je suis une pince. Je ne débourserai pas un centime pour finalement végéter sans auditeurs, certes entouré d’autres légumes, mais toujours seul comme un chien. Que voulez-vous, je ne crois pas au Père Noël, et surtout je sais une chose : si on vous promet la Lune pour rien, c’est que c’est vous qui êtes le produit. Vous n’avez pas à payer pour être écouté, avec une vraie maison d’édition musicale ce sont les auditeurs qui paient pour vous écouter. Mais c’était bien tenté, ces commentaires hyper rapides et bien à propos m’ont mis l’eau à la bouche pendant 15 secondes, 15 secondes pendant lesquels j’ai failli sortir ma carte de crédit. J’ai envie de reprocher à SOONVIBES la même chose que je reproche aux éditeur à compte d’auteur dans le monde du livre : ceux qui avancent masqués, en voulant se faire passer pour de vrais éditeurs (et Dieu sait que je me suis fait des ennemis en les alpaguant là-dessus), ceux-là travaillent exclusivement pour l’argent, pas pour « faire découvrir de nouveaux talents ». En musique, c’est pareil. J’entends les cyniques ricaner : « mais bien-sûr, qu’est-ce que tu crois, ce sont des entreprises avant tout« . Oui, d’accord, mais quand on est auteur ou compositeur et qu’on est en mal de reconnaissance, on se raccroche à n’importe quoi, on est la cible parfaite, providentielle. Il y a ceux qui vont monter une Startup car ils ont flairé ce bon coup, et il y a ceux qui ont eu une vraie idée, au départ pas forcément motivée par l’appât du gain. Allez, je sens que je vais encore me faire insulter… Bon, en ce qui concerne Kâtch on n’en est pas encore là, certes ils proposent des tarifs, mais ils ne vous promettent pas encore la Lune avec des pseudos labels. On verra bien comment ils évolueront, même si déjà certains propos de Raphael ne me rassurent pas.
Qui a la plus grosse ?
Ça c’était le côté musicien vache à lait. Pour le côté auditeurs le système SOONVIBES, sur Smartphone, donne une impression de lourdeur : ça se charge moins vite en multipliant le nombre de clip là où Kâtch fait ça en un rien de temps. D’ailleurs on a le message « patienter« , en 4G. Je me suis lassé très vite, j’ai désinstallé. Mais bon, pour eux l’appli sur Smartphone passe peut-être après le reste, ce n’est pas ce qui va leur rapporter le plus de tunes. A l’inverse, je décerne la palme d’or à l’ergonomie de Kâtch, qui a su faire une appli qu’on a plaisir à ouvrir même pour 30 secondes, car il n’y aura pas de prise de tête : le jeu c’est tu passes ou tu Kâtch, et si tu Kâtch, tu peux garder et y revenir. Et ça, c’est tout de suite. Le monde du Smartphone est impitoyable : quand tu programme pour iOS ou Android, il faut des lignes de code hyper-optimisées, la moindre lourdeur se sent dans les actions redondantes. Kâtch ça régit vite, ça charge vite, ça ne pose pas milles questions. C’est fait pour le Smartphone. Et ça fait toute la différence, à tel point qu’on peut raisonnablement avancer que oui, Kâtch est un concept original à lui tout seul, qui n’a pas son pareil (à ma connaissance) : du pur Blind Rating conçu dés le début pour les Smartphones.
En conclusion
Le côté le plus intéressant est pour moi ce côté auditeur. Ce sera à l’auditeur de se renseigner plus avant sur l’artiste que Kâtch lui a fait découvrir. Je ne suis pas convaincu par l’autre côté, la promotion. Mais ce n’est que mon avis : je trouve que c’est du flan, que ce n’est pas ce qu’il faut mettre en avant. Mais la Startup Kâtch peut-elle engranger de l’argent avec un service gratuit aux auditeurs ? Certainement non. J’espère seulement que cela n’évoluera pas trop vers un autre système mercantile de Packs et de fausses promesses. Peut-être est-ce là qu’il faut avoir une autre idée géniale. Il est vrai que pour une Startup une appli qui n’évolue pas est déjà morte. Mais par pitié ne rajoutez pas trop de fonctionnalités, ne glissez pas du côté sombre de la force, n’alourdissez pas ce qui est fun ! C’est l’auditeur qui écrit ça… L’artiste, lui, est prêt à croire au Père Noël, comme toujours, et il faut bien que les Brouzoufs arrivent de quelque part. On attend les alternatives, l’histoire n’est pas terminée.
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L’éternel débat sur la question de comment une plate-forme peut devenir rentable… L’auditeur veut écouter de la musique gratuitement, l’artiste fournit sa musique et sans lui, pas de plate-forme… Pas de plate-forme, pas de découverte musicale… Bref, j’ai testé l’appli et j’aime y découvrir des nouvelles musiques. Après que vais-je en faire sur la durée, c’est une autre histoire!
Je suis curieuse, cette plate-forme a-t-elle un lien avec le label musical Belge : https://www.katch.be ?