Véronique Sanson à Nice : l’émotion à fleur de peau
Elle nous a tellement manqué. Véronique Sanson revient sur scène plus touchante que jamais. Un concert incroyable.
Avant le concert, il y avait cette incertitude. Revenue de ses périodes troubles avec une voix cassée, obligée comme elle l’avoue elle-même de baisser les tonalités de ses morceaux, Véronique Sanson allait-elle être à la hauteur ? Elle a été mieux que ça. Commençant le concert par des titres moins connus, elle est déjà dans l’énergie. Chantant au piano, elle est parfaitement bien soutenue par son groupe : guitare, basse, batterie, clavier et les deux impeccables choristes. Dès le départ, elle a envie que le concert bouge. Ce qu’elle nous raconte entre les chansons par exemple semble à moitié improvisé comme si elle avait du mal à canaliser un trop plein d’émotions. Et elle veut tout sauf d’un public « zen » : elle veut le faire chanter, bouger et à la deuxième tentative des fans pour rester debout devant la scène, elle lance : « le premier qui dit assis je le tue ! » 🙂
Nos premiers frissons arrivent sur Vancouver : difficile de décrire le plaisir de retrouver une des chansons emblématiques de la grande période de Sanson. Mais le groupe s’en va et les choristes rejoignent Véronique derrière son piano. La version d’Amoureuse qu’ils chantent à trois est tout simplement sublime. On se dit alors qu’on a atteint le sommet de la soirée et on a tort. Car les choristes s’en vont et Sanson chante seule Je me suis tellement manquée avec une rage qui impressionne. Si elle a « tout démoli à cause d’une petite larme », ce soir elle peut se reconstruire avec nos larmes à nous.
Mais le concert est loin d’être fini. Sanson relance la machine, se lève et chante le micro à la main. Puis vient le final, extraordinaire : de Marie, un titre qui commence doucement avant de finir dans le rouge, jusqu’à Rien que de l’eau où toute la salle debout salue son (faux) départ. Car Sanson revient présenter ses musiciens et c’est encore dans un mélange de rires et de larmes qu’elle essaie de nous faire comprendre à quel point elle les adore. Mais on la comprend. Du coup, c’est sur un fou rire qu’elle entame les rappels. Mais de Quelques mots d’amour, chanson qui la « dévaste », jusqu’au moment où elle et tire sa Révérence, elle nous redonne un coup d’émotion. Et contrairement à ses derniers mots, le public lui crie enfin qu’elle n’est pas « seule au monde ». Alors elle n’arrive pas à partir et se rassoit à son piano. Le public lui réclame des titres comme sa Chanson sur une drôle de vie : « mais vous êtes fous je ne connais pas tout ça» proteste-t-elle. Finalement, elle nous joue quelque chose « que personne ne connaît » et nous donne après deux heures de concert un dernier bout d’elle-même : une chanson de son fils Chris. Merci Véronique.
Le Nikaia accueillera cet été Céline Dion et Madonna !
Véronique Sanson est en tournée jusqu’en décembre où elle sera pendant trois soirs à l’Olympia. Courez-y !
Michaël Hernandez fait la première partie de Sanson, seul au piano, avec notamment une chanson qu’il a écrit pour « Véronique ». Celle-ci le présente d’ailleurs ensuite avec ses musiciens en précisant qu’il est un ami de son fils. On retiendra une jolie voix et des mélodies soignées, les textes paraissant un peu convenus à la première écoute.