SILEREVES – « SUN / PAGAAL » EP
Le 25 février 2001, SINCEVER chroniquait « Poèmes et Laïus retombés sur Terre », d’un certain Sil Marysun. Pas un inconnu à vrai dire puisqu’il était déjà apparu au sein d’ARAL 3, groupe de Rock au sujet duquel SINCEVER avait écrit un article en 2000, puis ensuite sous le nom de « Sil Marysun & Inzebokal », en participant à la toute première émission radio du site le premier janvier 2001. « Poèmes et Laïus » était une compilation des meilleurs morceaux de SILEREVES enregistrés avant 2001.
A l’écoute des titres l’auteur avait écrit « On rêve sur certains, on bouge sur d’autres, on reste interloqué sur d’autres encore… Sil Marysun joue presque avec nos sentiments. C’est dans les morceaux non-chantés que j’ai ressenti le sentiment le plus fort ». La musique de Sil Marysun était qualifiée d’inhabituelle. Dix-huit ans après, est-ce encore le cas ?
En 2006 sort « Silereves – Eternity », sur le Label suisse DBC, chantre de la diffusion numérique et de la disparition de l’objet CD. C’est pourquoi à présent « Eternity » est largement diffusé sur toutes les plateformes musicales, mais l’album n’a existé physiquement qu’en tirage limité. Et ce sera le sort des albums suivants : « Last » (2007), « Yalin’s flat snakes und chocolates » (2008), « No Geranium » (2010), « Taggedreams » (2013). Tirage limité, autoproduction… notre underground au 21ème siècle.
Mais les temps changent et la diffusion numérique a évolué. Nombre d’artistes « confidentiels » ont à présent l’opportunité de diffuser leur musique sur le Web via Youtube, et récemment sur les plateformes elles-mêmes. Nombre de Labels peut-être peu regardants offrent ce service moyennant une rémunération : ils alimentent Spotify, Itunes, Quobuz, Deezer, Amazon, etc… Cela veut-il dire que le moindre musicos du dimanche est autorisé à déposer sur Spotify n’importe quelle production, à partir du moment où il livre le paquet en 44100 / 24 bits ? C’est à vérifier, mais encore faut-il les trouver : dans la jungle des titres non-sponsorisés, non playlistés, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin.
Quoiqu’il en soit, chacun jugera, et l’opportunité était trop belle pour que SILEREVES ne nous présente pas son dernier Opus en version EP via les plateformes, où il ira rejoindre l’album « Eternity » de 2006. On peut donc à présent streamer er découvrir un condensé de « Sun » et de « Pagaal », 7 titres sur les 20 enregistrés en 2018. Suivront bientôt les autres albums, en version EP, à commencer par « Last » à la fin du mois de mars. Et la petite phrase d’il y a dix-huit ans, sur Sincever, reste vraie : « On rêve sur certains…».
Dix-huit ans après la boucle est bouclée, avec ce petit « coucou je suis toujours là !», ce pied de nez aux majors. On ne se résigne pas, on n’abandonne pas.
Le dernier album de SILEREVES est encore plus planant, parfois interloquant, parfois un peu electro mais toujours avec une prédominance de la guitare à tendance floydienne pour « Sun » et « Pagaal ». Le premier titre de la partie « SUN », c’est « Sun is the only God », un hymne à l’aurore : on peut voir le clip sur Youtube, constitué de levers de Soleil à la queue leu leu. « Birds » plane haut, avec des sons de guitare cristaline très haut perchée mélangée à des sons d’oiseaux. « A beach at the bottom of time », cette plage au bout du temps est tout en slide, du Chill Out nappé de vaguelettes ensoleillées et d’un petit rythme électro. « One day, March », une atmosphère hivernale, derrière la fenêtre on regarde la pluie sur les sons bricolés. Après quoi on passe à « PAGAAL » : SILEREVES avait en tête le visage d’un enfant hindi perdu dans l’immensité de Bombay, ça a été conçu comme une musique de film.
Peut-être de quoi donner envie d’en écouter plus?
Voici les liens :
SILEREVES sur Youtube (intégralité tous les albums) :
https://www.youtube.com/channel/UCoXfVwd4STmA-9jgtmjXC3Q