Qualité Motel – dance mix 95 et les autres qui relèvent la relève
Il y a longtemps que je ne vais plus dans les shows d’électro. Pas parce que le drum’n’bass, qui me plaisait un peu avant, n’est plus du tout ce que j’aime maintenant (j’trouve même ça vraiment mauvais, désolée Claude Rajotte). Pas parce que les gens sont trop buzzés en général dans les festivals de musique électronique (Kinetik en particulier, méchante gang de fuckés)… mais bien parce que ma partner de show et amie CathMuzz ne trippe pas tellement sur l’électro… ET C’EST BIEN CORRECTE DE MÊME (de toute manière, sans avoir de « deal » officiel… on ne négocie même pas les shows qu’on va voir. Parce qu’en général, on trippe pas mal sur les mêmes affaires, alors ça va!) Toutefois… il y a cela, et ce sera toujours le cas: j’aime la musique électronique. Vraiment beaucoup. J’aime la musique électronique élaborée: pas de facilité surchargée derrière un vide musical, ça non merci. Pas de boom boom insipide ni de futilité détraquée, non, on passera pour ça aussi, mais un travail de qualité sur des rythmes remixés… ÇA J’ADORE. Ne me jugez pas… trop.
Cath a décidé de participer à un concours sur le net pour gagner des billets pour la soirée bénéfice d’ouverture du festival Vue sur la Relève, ayant pour tête d’affiche… Qualité Motel. Qualité Motel? Soit les cinq gars de Misteur Valaire qui ont décidé de se partir un projet d’électro pour tripper et pour se changer les idées de Golden Bombay. Cath étant la personne la plus chanceuse de la planète (ou la seule ayant participé au concours, choisissez), elle a évidemment gagné les billets. Yesssssss sir! Mon rôle, dans toute cette histoire de fou? Juste de profiter de sa chance légendaire, yahoo! Nous revoilà donc sur le circuit de la musique indépendante, prête à commencer ce marathon Pascal qui s’annonce assez chaud… dans tous les shows.
Cette fin de semaine de fou n’est qu’un avant-goût de l’été qui s’en vient, et je m’en délecte le plus possible. Le temps de l’année où l’on ressort nos bons vieux souliers converses pour aller danser, ce temps-là en particulier, m’annonce tout le meilleur de l’humanité: la chaleur s’en vient incessamment, et c’est presque déjà la canicule dans ma tête. C’est d’ailleurs ce qu’on ressent dès notre arrivée au Club Soda : tous ces trottoirs qu’on a trop souvent foulés lors des étés passés, à courir les festival à la recherche de ce qui nous ferait vibrer juste assez pour presque en oublier ce qui angoisse nos vies effrénées, m’inspirent abondamment et me rappellent juste assez d’où je viens… juste assez pour y retourner. Encore et encore.
Montréal, Club Soda, 29 mars 2012
On traverse l’antre de la salle et le serveur nous prend par surprise: « Hey les filles, vous autres vous avez l’air de filles qui ont envie d’un pichet de sangria! » On se regarde, perplexes, et on abdique (ça fait longtemps qu’on n’en a pas bu, de ça… bon, en fait, on n’en boit jamais, vraiment jamais, alors on trouve l’idée assez bonne… mais pour 25$, on a vite compris qu’on s’était faites avoir. Merci buddy, on n’en prendra plus jamais!). Des tables de cabaret sillonnent le plancher du Soda et on est mitigées… on n’est pas supposées danser ce soir? Bah, on verra bien! La salle est presque vide et l’heure avance dangereusement… Sirotant notre sangria à 25$, on regarde rapidement la programmation de la soirée et on se rend compte… que c’est la soirée bénéfice. Ah, ok! Tout s’explique.
PREMIÈRES PARTIES
Les meilleurs shows sont à venir… ce soir, c’est juste un « teaser ». un aperçu de plein de choses. Fine!
Lasermagiclaser
Cette soirée dont on ignorait tout du reste de la programmation commence au son de Lasermagiclaser, l’orchestre maison. Le groupe introduit la soirée avec un petit peu de lounge, ce que je trouve hilarant assurément (Lasermagiclaser? Un groupe de musique électronique très, très, très épique).
Antoine Corriveau
Antoine Corriveau est le premier à débarquer sur la scène…et l’arrangement effectué avec le groupe maison est franchement meilleur que sur son album (ooooohhhhh que j’suis pas gentille là-dessus). C’est toutefois assez intéressant pour que j’aille le ré-écouter plus longuement: downtempo et dépressif sur disque, cette touche de « live » et l’esprit de sa guitare ont su le ranimer dans mes oreilles. Par la suite, Bertrand Deleplage vient rocker sur la scène, et c’est déjà beaucoup mieux. Déjanté et rebelle, il se tient là fidèle à son univers, et entame la chanson du hibou électro… qui est hilarante. Une chanson… sur les hiboux. T’essaieras de battre ça, lecteur! Je capote déjà un peu trop pour la nature du show qui se dépose dans mes yeux. L’oeil amusé, l’âme espiègle et mes pensées chevronnées, je découvre avec humour des groupes dont j’ignorais complètement l’existence… et ça m’allume. Carrément. Donne-moi du nouveau et je ferai ce qu’il faut… pour évoluer avec toi. Yeah!
Antoine Corriveau – La ville d’où on vient from Antoine Corriveau on Vimeo.
Éli et Papillons
Éli et Papillons suivent ensuite… et je suis saisie. Le pianiste a du talent, certainement, et la chanteuse vient m’atteindre du premier coup de parole, directement dans le coeur…C’est doux et touchant, troublant et brûlant à la fois, et j’aime ça (l’interaction entre les deux met d’ailleurs des flammes dans mes yeux… c’est si beau à voir).
Mathieu Bellemare
Mathieu Bellemare, avec son univers de burlesque et de cirque, cinématographique jusque dans son être, théâtral et original, met le feu un peu partout. En association avec Labokrakboom, un cirque underground, l’univers du spectacle vient de changer en un instant. On se retrouve dès lors dans une toute autre histoire, sur le chemin des étoiles passées qui se déposaient dans notre regard lorsque venait l’heure du conte, et on est tous fascinés. Nous, les adultes, on l’oublie un peu trop souvent…qu’on est encore enfant. Mathieu Bellemare? Artiste à découvrir assurément, pour le retrouver, cet esprit d’enfant qu’on perd depuis si longtemps et qui pose ses pensées naïves sur tout, un peu tout le temps.
Maïgwenn et les Orteils
Maïgwenn et les Orteils, projet de danse de la chorégraphe Maïgwenn Desbois, vient m’exposer toute la candeur de la terre en un moment. Ce cri du coeur en mouvement exprimé par la chorégraphe et ses deux interprètes, de qui la différence vient faire toute cette différence (l’un a le syndrome d’Asperger, et l’autre le syndrome de Williams), vient enjoliver mes yeux d’une beauté qui émane de rien, et de tout à la fois. C’est probablement chez les plus tourmentés qu’on y voit tout le meilleur de l’humanité, visiblement, et cette brève incursion dans une oeuvre probablement plus grande vient m’intriguer fortement… J’adore!
DEUXIÈME PARTIE : QUALITÉ MOTEL
Après un cours intermède, ne sachant toujours pas trop à quoi s’attendre, les lumières se tamisent et les gars de Qualité Motel surgissent sur la scène accoutrés de leurs plus beaux costumes issus des années 90. N’ayant nullement entendu parler du show dont il est question ici dans les médias avant aujourd’hui, on se questionne… ça ressemble à quoi, coudonc, Qualité Motel? (après coup, on s’est vite rendues compte que c’était comme une pratique générale avant leur gros show prévu à la SAT le lendemain, qui fut vraisemblablement un franc succès). Au début, le public reste timide jusqu’à en être tiède par rapport à ce qui s’y trouve juste devant eux… Les gens ne les connaissent pas tellement et s’ancrent les fesses sur leur chaise dès que les premiers sons qui percent la salle. Eeeee, ma gang de gênés, qu’est-ce que vous faites là! Non, on ne peut pas rester dans un show de Misteur Valaire, ça c’est vrai, mais l’immobilisme est interdit surtout durant leur projet d’électro. Les plus braves de la salle s’avancent tranquillement, contournant les tables éparpillées ici et là, et commencent à groover devant la scène. On se joint promptement au mouvement, puisque de les regarder de loin quand on peut y danser si près s’avère une aberration extrême en ce qui me concerne. Ce que j’entends me plaît amplement: l’amalgame de sons qui ressort de leurs chansons sort directement de Dance Mix 95. Avec plusieurs collaborations intéressantes sur leurs albums (notamment Mitsou, James DiSalvio, Yann Perreau, Elisapie Isaac, Stefie Shock et j’en passe), maintenant seuls live devant la salle, ils optent pour un mélange habile entre leurs chansons et les plus grands hits de la décennie 90. On entend Coeur de loup, Da Funk, Pump up the jam, Ça va bien de Kathleen, le Achy Breaky Dance, et bien d’autres d’ailleurs. Ils ont commencé ce projet là pour faire le party… et c’est d’ailleurs ce qu’ils provoquent. Oh yeah!
CONCLUSION
À la question : « aimes-tu ça, Caro?« , je réponds : OH MY GOD JE TRIPPE BIN RAIDE! A-Y-O-Y-E! Il y a de la place en masse pour danser, on peut même aller jusqu’à les toucher d’emblée, imaginez…Leurs chansons sont tellement bonnes, absurdes et entraînantes à la fois que je songe fortement à toutes les mettre dans mon cours d’aérobie. Je danse ma vie comme il y a longtemps que je n’ai pas dansé, je ris en masse de leur accoutrement aberrant et je m’écrie constamment : C’EST MA TOUUUUNE!!!! Alors… Si j’aime Qualité Motel? J’en suis carrément obsédée depuis cette soirée-là…
Petit vidéo d’appui… (remarquez celui de gauche quand il s’aperçoit que je le filme… il se donne en show comme jamais! Petit comique va!!!!)
hey, euh… ENJOY, BANDE DE FOU!
Anecdote de groupie : L’album est tellement fou raide que je l’écoute en boucle avec certaines chansons sur « repeat » sans arrêt… La chanson « Arabesque et indécence » est délicieuse… surtout quand on a l’esprit mal tourné. Je n’en dirai pas plus.
Dis FireFly, toi qui a l’habitude de voir plein de show… Aller voir de l’électro, quand même, c’est pas mal différent, non? Même si les gars de Misteur Valaire sont des bêtes de scène, y a juste des claviers…
Dis Caroline, toi qui a l’habitude de voir plein de show… Aller voir de l’électro, quand même, c’est pas mal différent, non? Même si les gars de Misteur Valaire sont des bêtes de scène, y a juste des claviers…
c’est différent mais c’est malade mental parce que les gars de Qualité Motel sont des bêtes de scène peu importe leurs projets! Même si c’est juste des claviers, pas grave, l’ambiance est à la fête et on y danse sa vie, comme d’habitude au fond! 🙂
c’est différent mais c’est malade mental parce que les gars de Qualité Motel sont des bêtes de scène peu importe leurs projets! Même si c’est juste des claviers, pas grave, l’ambiance est à la fête et on y danse sa vie, comme d’habitude au fond! 🙂