Une musique autre…
J’ai eu envie de parler d’une musique « autre ». L’idée m’est venue précisément en visitant ce blogue. Je me suis dit « pourquoi ne pas profiter d’un espace comme celui-ci pour parler d’une musique différente, dont on ne parle pas souvent dans la sphère mainstream, en dehors de lieux spécialisés ? »
Je parle ici de ce qu’on appelle la « musique contemporaine ». Pas contemporaine comme dans « toute musique qui nous est contemporaine », mais celle que, par exemple, on définit sur Wikipedia comme provenant des :
« différents courants de musique savante apparus après la fin de la Seconde Guerre mondiale et recherchant des voies, parfois de manière radicale, en dehors du système tonal, établi à partir de 1600. »
Ça veut dire quoi ? Musique sérielle, atonale, électroacoustique, conceptuelle, minimaliste, spectrale, bref toute musique qui se base sur autre chose qu’un système mélodique et harmonique que nous connaissons en occident depuis le XVIIe siècle
Mais pourquoi en parler ici ?
Parce qu’en lisant les autres sur ce blogue, je me suis rendu compte que j’éprouve souvent exactement la même ivresse en écoutant ou jouant cette musique que celle qu’on évoque en parlant des autres musiques.
Parce que j’en ai un peu marre du ghetto dans lequel cette musique « autre » s’est (vue) enfermée.
Vous voulez des exemples ?
Prenez un compositeur comme Claude Vivier. Vous connaissez peut-être. Un gars de Montréal, dont certains « grands » ont dit qu’il était le plus grand compositeur de son temps, toute sa courte vie déchiré entre les passions les plus sordides et une quête inextinguible d’absolu, traversant l’occident et l’orient à la recherche de la mélodie parfaite, sauvagement assassiné à Paris dans la jeune trentaine alors qu’il terminait une œuvre au titre annonciateur Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele (Crois-tu en l’immortalité de l’âme ?), prenez Claude Vivier donc, et écoutez pour voir (comme disait l’autre):
Zipangu pour orchestre à cordes
Lonely Child pour soprano et orchestre
Wo bist du Licht! pour mezzo-soprano et orchestre
Pulau Dewata pour percussion
Aikea pour percussion
(extrait de la 3e chanson) orchestré par Pierre Béluse pour Sixtrum.
Ça vous dit quelque chose? Je vous reviens bientôt avec d’autres découvertes en musique contemporaine et en percussion…
Donnez m’en des nouvelles !
Merci beaucoup Robert de nous parler de cette musique souvent oubliée et, de ce fait, de partager quelque chose de nouveau pour Zik’n’Blog.
Quand j’ai cherché cette musique, suite à votre top 5 que vous nous aviez soumis sur le forum, je dois dire que je ne trouvais pas vraiment beaucoup de vidéo sur Claude Vivier en partant des titres que vous aviez soumis. C’est maintenant chose du passé grâce à cet article.
Personnellement, je trouve la musique de Claude Vivier parfaite comme une musique de film certainement parce que c’est ainsi que la société nous présente ce type de musique? Ce que je dis là ne doit en aucun cas être réducteur. L’écoute d’une telle musique n’est elle pas faite pour nous transporter dans l’imaginaire pour que chacun y joigne ses propres images? En tout cas, lorsque j’écoute de la musique sans parole, c’est tout de suite ce que mon esprit essaye de faire, pas vous?
Et puis j’ai une autre question, y a t’il une différence entre de la musique contemporaine et de la musique classique?
Merci pour le commentaire Sincever. Il est vrai qu’on associe souvent le musique contemporaine à la musique de film, peut-être parce que la musique elle-même nous donne peu de « clés » pour en comprendre la construction, comparativement à la musique classique plus traditionnelle. D’ailleurs beaucoup de pièces contemporaines ont été utilisées telles quelles au cinéma (musiques de Ligeti dans les films de S. Kubrick), ou imitées. Je parlerai d’ailleurs bientôt de musiques écrites dans les années 30 et 40 qui ont été par la suite pastichées dans des films ou séries des années 70, 80 et par la suite.
Pour la 2e question, à la base, la musique contemporaine fait suite à la musique classique de la fin du 19e et du début de 20e siècle, alors que des compositeurs comme Shoenberg, Berg et Webern, à la suite des innovations de Wagner, faisaient « éclater » la tonalité. Aujourd’hui, la musique qu’on appelle contemporaine englobe tellement de styles et d’influences qu’on a souvent peine à l’associer à la musique classique.
J’ai bien hâte de lire la suite de ce billet écrit par @rleroux pas vous?