Nice Jazz Festival 2011 : au 4e jour, un supplément de soul
Hier soir à nouveau, le Nice Jazz Festival a joué la complémentarité entre ses deux scènes : d’un côté la scène jazz, de l’autre la scène soul avec deux grosses stars Macy Gray et Seal. Autant le dire, le festival était plein (9000 spectateurs paraît-il). J’ai de nouveau dû choisir mon bord : j’ai donc penché du côté soul. Mais pour commencer, voici en quelques mots le reste de la programmation de ce lundi 11 juillet.
Le théâtre de Verdure présentait la nouvelle génération du jazz. Je n’ai malheureusement pas pu voir les deux premiers groupes. Le premier était le vainqueur du tremplin « Nice is Jazz », organisé par Ivoire Music dans le cadre du Nice Jazz Festival Off. Il s’agissait de Jérôme Vinson Trio qui s’est fait remarquer par un mélange de compositions et de reprises de pop détournées (Michael Jackson ou Sting par exemple). Longue route à eux. Je n’ai pas pu voir non plus Trombone Shorty et son groupe Orleans Avenue. Pourtant les influences annoncées étaient alléchantes puisque Trombone Shorty joue du Supafunkrock, un mélange rock, funk, jazz, hip-hop et soul! Avec en plus Lenny Kravitz en invité sur le dernier album. J’espère le voir une autre fois.
En dernier, c’était au tour d’Avishai Cohen, un des jeunes jazzmen les plus en vogue. Et, si j’en juge par le quart d’heure auquel j’ai assisté, c’est à juste titre. Ce contrebassiste produit avec son trio un son riche et envoûtant évoquant un orchestre miniature. Tandis que la contrebasse se fait tout à tour caressante ou percussive, le piano la contrebalance par un jeu aérien constamment mélodique, le tout emporté par le swing de la batterie. Très agréable! Le théâtre de Verdure, ravi, était plein et je l’ai quitté au moment où les premiers battements de Seal se faisaient entendre.
Du côté Masséna, la scène était annoncée Sweet Soul. Elle a été soul, elle a été sweet, elle a aussi été sexy et dansante. A commencer par Charles Bradley, un phénomène qui vient de sortir son premier album à 62 ans! Côté soul, Bradley évoque un Otis Redding qui aurait vécu vieux, laissant les années abîmer sa voix. Côté funk, il devient James Brown à la tête d’un orchestre de 7 musiciens (cuivres compris évidemment) qui tourne très très bien. Et même s’il n’a pas le pas de danse du maître, il se lance dans une chorégraphie perso pour donner un « show complet ». Son charisme et sa voix font l’unanimité du public!
Macy Gray était la première grosse star de la soirée. Vous ne voyez pas qui c’est ? Mais, si c’est cette chanteuse américaine « à la voix bizarre » qui chantait I try. Face à la difficulté de se faire un nom, Macy Gray a choisi de prendre sa carrière en main et nous présente son nouvel album. Ses musiciens, tous en costume, arrivent sur scène en premier puis sa choriste qui annonce son entrée : un boa blanc autour du coup, elle agrippe son micro strappé de strass pour nous faire entendre sa voix si délicieusement éraillée. Mais elle ne se la joue pas star : faisant souvent des petits coucous à la foule, elle communique beaucoup et fait participer les gens. Après avoir présenté ses musiciens, elle nous demande sur Caligula de nous présenter à notre tour tous ensemble (« What’s your name »). Malin. Bravo aussi pour sa clairvoyance quand elle note que Nice recèle les femmes et les hommes les plus beaux et les plus intelligents! Jouée par 7 musiciens qui assurent, des cuivres à l’orgue, la soul est profonde, dansante, sensuelle (« Vous êtes des gens sexy ») et franchement enlevée sur certains morceaux. J’ai juste regretté au final un son plutôt uniforme. Ainsi, Kissed it, la bombe rock du dernier album, rentre dans le moule, de même que Sexual revolution, moins latin et moins explosif que l’original. Gros succès en revanche pour la choriste à la personnalité incroyable qui renverse la foule entière sur Glad you’re here. Les rappels peuvent alors lancer un mix commençant et se terminant par l’imparable I try. Excellent concert même si la subtile Macy aurait pu y inclure plus de tubes. Mais le show devait durer moins d’1h30.
Epuisé par cette expérience de devant de scène (et content de quitter la quinzaine d’ados américains qui se prenaient en photo très bruyamment), j’ai renoncé à avoir Seal sous les yeux. Après une pause, je me suis installé au fond du jardin avec une vue dégagée sur la star. Sexy sans avoir besoin d’en rajouter, Seal sait chanter les chansons d’amour qui font craquer les jeunes filles et s’embrasser les amoureux. Il profite aussi des quelques mots de français qu’il connaît pour ajouter à son charme et promet de revenir l’an prochain en sachant parler couramment. Son dernier album, The commitment, lui permet de revenir au style des ses débuts et il joue dès le troisième morceau le titre Killer qui l’a révélé. On se voit déjà naviguer le long de plages de synthés mais le show en vient rapidement à son album crooner, le bien-nommé Soul. It’s A Man’s Man’s Man’s World, Here I am, Knock On Wood : l’orchestre de huit musiciens et choristes envoie du bois et tout le public est à l’unisson. Mais Seal veut nous faire transpirer! Il nous cherche un peu en nous comparant aux parisiens qu’il a trouvés un peu blasés il y a quelques jours. Du coup, on bouge dans tous les sens. Une dernière valse sur Kiss from a rose et il est temps de devenir Crazy. La foule exulte. A Paris, Seal avait enchaîné sur un morceau qui bougeait mais il nous explique vouloir jouer une chanson d’amour pour une amie spéciale présente dans le public. On lui amène alors une guitare pour Secret et il nous quitte. Le public croit à un rappel mais il n’y en aura pas. Dommage après un si bon concert.
Liens
Nice Jazz Festival : l’indispensable site officiel. Ce soir, c’est la dernière avec de grosses vedettes jazz (Wynton Marsalis et Maceo Parker) et mon chouchou Keziah Jones en solo
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