Lisa Ekdahl : « Sur scène, je suis moi en mieux »
Mercredi dernier, j’ai pu rencontrer Lisa Ekdahl à la sortie de son concert au Nice Jazz Festival (lire ici le compte-rendu). Elle a répondu à mes questions avec beaucoup de gentillesse et un beau sourire. En exclusivité pour Zik’n’Blog.
Bonjour Lisa et merci pour votre concert. Je voulais savoir si c’était votre premier passage au Nice Jazz Festival.
Non, Je suis déjà venu une fois. Je pense que c’était en 2003. Mais c’était sur une autre scène, avec des pierres comme des ruines…
Les Arènes, qui sont fermées cette année. Comment avez-vous trouvé la scène du Jardin ?
Le lieu, avec ces arbres, le soleil : tout est superbe. Spécialement pour moi qui vient de Suède où même en été, il fait toujours froid. Ici, on transpire et on adore ça ! C’est magnifique de venir ici.
Sur scène, vous aviez un chapeau pour vous protéger du soleil. Est-ce que vous en portez à chaque concert ?
En fait, si le lieu le permet, j’aime porter un chapeau.
Comment avez-vous trouvé le public ?
Le public a été très gentil, très attentif. La musique que je joue est très douce et le public a été très chaleureux et très à l’écoute. J’ai beaucoup apprécié.
Vous avez invité Keren Ann sur votre nouvel album. Comment l’avez-vous rencontrée ?
Il y a longtemps, je jouais à Paris à l’Olympia et Keren Ann était venue m’écouter dans le public. Ensuite, je suis allé la voir pour un de ses concerts à New York et je l’ai adorée. Elle est magnifique, tellement brillante. Donc je suis allé lui parler et je lui ai demandé si elle voulait faire quelque chose sur mon album. Elle a eu l’idée de faire un arrangement de cordes sur l’une des chansons et j’ai adoré son travail.
Vous avez votre propre studio je crois ?
Oui, j’ai créé un studio chez moi, en Suède. J’habite sur deux étages et quand je me sens inspirée, je peux descendre dans mon studio. Avant de venir ici, j’ai travaillé avec mon groupe pour expérimenter. Et c’est avec eux que j’ai enregistré mon album.
Quelles différences faites-vous entre votre travail avec eux en studio et sur scène ?
C’est différent bien sûr mais dans les deux cas, vous devez créer une atmosphère. Ce qu’on essaie de faire, c’est d’amener l’intimité d’une petite salle d’enregistrement dans cet espace beaucoup plus grand. On travaille sur les petites nuances, les détails, les impressions.
Sur scène, vous semblez très proches de vos musiciens.
Oui, je les adore. Ils sont très bons. Ils ont beaucoup de sensibilité et ils jouent chacun de plusieurs instruments. Ca nous permet de changer un peu le son selon les chansons.
Vous êtes fan de Leonard Cohen et Bob Dylan. James Taylor joue ce soir. Est-il l’une de vos sources d’inspirations ?
Oui, je vais suivre son concert tout à l’heure. J’ai écouté certains de ses albums un grand nombre de fois. Mais le jazz est aussi une grande influence pour moi depuis longtemps. Sur scène, j’essaie de rassembler toutes ces influences : le jazz, la bossa nova, mes nouvelles chansons. Pour que ça ne fasse qu’un seul concert.
Diriez-vous qu’en Suède, le jazz est une musique très présente ?
Le jazz est présent, tout le monde en écoute. Et je trouve qu’il y a beaucoup de très bons musiciens en Suède. Ceux que j’ai avec moi sont probablement les meilleurs mais il y a plein d’autres musiciens excellents. Certains disent que c’est à cause du mauvais temps, parce qu’on ne peut pas passer notre temps dehors à profiter du soleil ! Alors, on aime aller dans les cafés et jouer. Quand je suis à Stockholm, j’adore retrouver mes amis musiciens pour répéter ou pour enregistrer.
Sur scène, vous pouvez avoir l’air d’une petite fille. Est-ce une volonté de votre part ?
En fait, je ne sais pas quelle image je donne de moi mais parfois les gens disent ça effectivement. Peut-être parce que je suis toute petite et que j’ai une petite voix. Mais peu importe comment les gens me voient car c’est quelque chose que je ne peux pas contrôler. Le public a le droit de se faire sa propre expérience de ce qu’il entend ou de ce qu’il voit. Si les gens me voient comme un enfant, ou pas, ça me va. Je ne veux pas leur imposer quoi que ce soit. J’aime laisser de l’espace dans ma musique comme dans ma façon d’interagir avec les gens.
Finalement sur scène, plutôt que de jouer un rôle, vous préférez être naturelle ?
C’est une question intéressante. En fait, c’est un peu des deux. Je me sens très naturelle sur scène mais je suis « un peu plus » que moi, plus que quand je vais acheter le pain par exemple. Quelque chose sort de moi et je suis consciente des gens qui sont présents. C’est très particulier de devoir communiquer avec autant de personnes. Parfois, j’ai l’impression que sur scène je suis une version améliorée de moi-même.
Merci Lisa. C’est une très belle conclusion.
Lisa Ekdahl, son site officiel.Lisa sera de nouveau en concert à Nice le 29 octobre 2009 au théâtre Lino Ventura.
Peut on vraiment être mieux que soi même ?
bon j’avoue, je n’ai pu m’empêcher dans le titre d’évoquer le dernier album de Clarika 😀