Pamela Hute : Turtle tales from overseas
Le trio Pamela Hute sort le 25 mai prochain son premier album.
Celui-ci a la particularité d’avoir été enregistré dans une maison et non dans un studio ce qui accentue cette intimité très présente tout au long des 13 titres. La musique de Pamela Hute est pleine d’énergie, de tension, partagée entre rock, pop et dance. Elle dégage une authenticité et une sincérité à l’image du groupe. Certains trouvent la voix assez froide, d’autre, comme moi, lui trouve plutôt un côté séducteur. Je remercie Pam, de retour de concerts en Suisse et en Allemagne, qui a bien voulu répondre à cette interview.
http://www.pamelahute.com
http://www.myspace.com/pamelahute
http://www.youtube.com/user/pamelahute
Pouvez-vous vous présenter et nous faire un bref historique du groupe pour savoir comment, pourquoi et où tout à commencé ?
J’écris depuis des années des chansons, mais tout s’est accéléré il y a 4-5 ans. J’ai rencontré Igor, qui a adoré les titres et on a monté le projet avec Ernest à la batterie, et Nico puis Greg, à la basse. Au début nous étions 4, et puis il y a deux ans nous avons eu envie de nous resserrer artistiquement, et nous nous sommes séparés de notre bassiste pour nous concentrer sur une formule originale en power trio : Synthé, guitare, batterie. Ce nouveau travail nous a vraiment permis de trouver notre identité et de mettre en valeur les chansons.
À la suite du single « 03 », sorti l’an dernier, une véritable attente, un bel engouement est né des critiques toutes positives. Est-ce que cela vous a donné une pression importante pour l’album. Comment avez-vous géré cela ?
Pas spécialement, on ne fait pas un album pour les critiques, mais pour le public. Le but est de partager notre univers et notre travail. On a beaucoup travaillé pour être fiers de cet album.
Avez-vous eu des aides pour cet album ? Comment a-t-il été financé ?
Tout a été autoproduit. On a investi dans du matériel et on est allé s’isoler dans une grande maison dans le sud pour faire nos expériences sonores.
L’album a été enregistré dans une maison en Dordogne. Pourquoi cette maison ? Pourquoi en Dordogne ?
C’est un grand espace. On en avait beaucoup parlé avant, et le studio ne nous attirait pas. On avait envie d’avoir le temps, le temps de faire des essais, de trouver des sons, avoir plusieurs pièces à notre disposition. C’était idéal, on pouvait travailler la nuit, déplacer les instruments et les amplis d’une pièce à l’autre. C’était très enrichissant et très familial. On avait besoin et envie de cela, c’était un vrai luxe.
L’enregistrement a été réalisé en 10 jours. C’était comment ces 10 jours ?
Idéal. Beaucoup de travail et beaucoup de bons dîners.
La phase des compositions, comment se passe t’elle ?
J’écris les titres toute seule, et j’enregistre des démos avec toutes les parties. Si la chanson plaît à Ernest et Igor, on la réexpose en répétition pour l’arranger en groupe. Tout en live. Le travail de recherche de sonorités et d’arrangement se fait dans des conditions live.
On ressent une certaine intimité, et ce, dès le premier titre. C’est quelque chose que vous recherchiez à dégager, ou est-ce que c’est tout simplement dû à l’enregistrement dans ce lieu ?
Un peu des deux je suppose.
On trouve sur cet album des morceaux qui étaient présents sur le single (dont help me), mais aussi sur le premier EP (Pink Safari). Ces morceaux ont t’il été retravaillé ?
Oui, ce sont des morceaux que l’on joue depuis longtemps, et qui ont beaucoup évolué, en même temps que nous, que notre progression live, et notre son. Cela prend du temps de tirer le meilleur d’une chanson. On n’avait pas tiré le meilleur de ces titres jusqu’à présent je crois, tout simplement.
Vous avez délaissé la basse parce que vous dites qu’il vous est plus facile de composer. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela est plus facile ?
Non ce n’est pas par facilité. Au contraire. Composer sans basse électrique est difficile, cela dit nous avons des sons basse. C’est un exercice intéressant, parce que chaque partie est importante dans un trio. C’est une formule très efficace, mais qui demande un équilibre très fort. Igor jour sur deux synthés, un moog pour les basses et un autre pour les séquences. Comme si on avait un bassiste et un 2ème guitariste en fait. On essaie de rester simple et de servir les compositions, les mélodies. Le synthé est un instrument compliqué, il donne vite un côté très élaboré à un arrangement. On travaille pour rester élégant et incisif, sans fioritures.
Pamela Hute commence à avoir une certaine renommée sur Paris, avec notamment des passages radios sur des radios comme le Mouv’ et Radio Néo. Cela vous ouvre t’il des portes importantes et est-ce que c’est désormais plus facile de trouver des concerts en province ?
Depuis 2 ans on a beaucoup joué, on progresse, alors le mot se passe et de fil en aiguille on arrive à trouver des dates. On s’est entouré d’un tourneur aussi, cela change pas mal de choses. La radio aide oui, les radios locales aussi. Mais avant tout, c’est la réputation en live qui prime pour remplir les salles de province.
Vous avez joué dans de nombreuses salles parisiennes. Laquelle à votre préférence, et où aimeriez-vous jouer, là où vous n’avez pas encore été ?
On aime beaucoup la Flèche d’Or qui a fermé. Sinon, en ce qui me concerne, j’attends d’être en tête d’affiche à l’Olympia… mon rêve de toujours.
Pamela Hute a été bercé par le rock anglo-saxon? N’y a t il vraiment rien qui a retenu votre attention dans le rock français d’hier ou d’aujourd’hui ?
Je pense que le rock français n’existe pas. Le français n’est pas une langue pour le rock. Tout n’est pas à jeter évidemment, j’écoute Gainsbourg, j’ai suivi les aventures de la nouvelle scène française aussi. Mais cela s’essouffle vite je trouve. Il y a aussi l’environnement. La France n’a pas de réel public pour le rock. C’est compliqué. Il faut vraiment essayer de s’exporter, et dans cette optique la langue anglaise est évidemment un énorme atout.
Certains comparent Pam à Chrissie Hynde (chanteuse des Pretenders), vous êtes plutôt années 80 ou 90 dans vos influences ?
J’aime bien cette comparaison. Je suis plutôt année 90 intuitivement, la scène anglaise. Blur, Elastica, mais aussi Nirvana, les Breeders etc. Cela dit j’écoute beaucoup de choses des années 60 et 70 aussi. Igor et Ernest ont aussi une culture musicale très vaste qui va des années 50 à aujourd’hui. Et notre son c’est-ce mélange. C’est vraiment difficile de répondre.
Le printemps de Bourges, c’était comment ?
C’était très sympa. Nous n’étions pas dans la programmation officielle, mais la scène était chouette et nous avons fait un bon concert. Beaucoup de bons retours.
Pam (tu permets que l’on se tutoie ?), ton côté charmeuse concernant ton chant, il te vient d’où ? Ca se cultive ou est-ce que c’est naturel ?
Ecoute, ce n’est pas travaillé, certains trouvent au contraire que le chant est froid. J’essaie de faire passer une intention, à chacun d’interpréter cela en fonction de sa propre sensibilité.
On ressent un certain plaisir à chaque titre, aussi bien sur les morceaux les plus intimes que sur les plus dansants. Ca aussi ça se cultive. Comment voyez-vous l’évolution du groupe ?
Difficile de te répondre tout de suite. Mais il risque d’y avoir pas mal de news dans les jours à venir. D’un point de vue strictement musical, nous avons encore plein de choses à dire et à écrire, plein d’expériences à faire. On commence à vraiment savoir jouer ensemble ce qui nous permet de prendre de nouvelles libertés. Je pense cela dit que la sonorisation sera toujours très hésitant entre le rock efficace et nerveux et la ballade pop intime. C’est ma contradiction, et je crois que Igor et Ernest s’y retrouvent beaucoup aussi.
La loi Hadopi, dont tout le monde parle actuellement. Qu’as tu envie de dire dessus ?
Je n’aime pas trop la manière de faire. Je ne suis pas contre le principe.
Une grande maison de disque vous fait les yeux doux. Vous préférez garder votre indépendance, avec un visage humain, notamment avec Take Care Promo, qui fait un gros travail, ou vous étudiez le dossier ?
On ne signera pas en major. Cela n’a aucun sens aujourd’hui. Mais une structure plus importante pour nous épauler, nous donner les moyens de vivre de notre musique, oui, si elle a de vraies choses à proposer.
Beaucoup de groupes rêvent d’un passage à Taratata. Et vous ?
Evidemment.
Un clip est en cours, « dont help me » je crois, quand pourra-t-on le voir et surtout où ?
Je ne sais pas encore, il est en cours de finalisation, très vite, pour sûr.
A l’écoute de l’album, qu’est-ce que vous en pensez ?
Je ne l’écoute plus vraiment. On préfère jouer les titres en live, c’est notre façon de ne pas s’en lasser et de revisiter les chansons à chaque fois. C’est-ce qui rend l’album vivant.
Si je vous disais qu’à l’écoute de chaque morceau, on ressent justement quelque chose de vivant, qui va finalement au-delà de la musique et qui prend aux tripes. Ca te convient ?
Oh que oui !
Et bah moi, c’est-ce que je ressens. MERCI.
Cela fait vraiment plaisir.
As-tu un dernier message à partager ?
Merci pour toutes ces questions et ton enthousiasme. Restez bien connectés sur notre actu. Il va se passer des choses.
Merci pour ce billet!!! J’ai découvert Pamela Hute il y a quelques temps déjà grâce à la Grosse Radio et c’est un plaisir de pouvoir la lire sur Zik’n’Blog.
J’ai une petite question supplémentaire qui ne se trouve pas dans cette entrevue : Il semble que Pamela Hute ait eu une collaboration avec Bidibule que l’on peut écouter dans la playlist Deezer de Zik’n’Blog (en haut à droite), peut on savoir comment c’est arrivé et de quand ça remonte ?
Cela fait un bail, on a mutuellement craqué sur nos univers respectifs, et Bidibule a voulu que je chante sur cette chanson. On a fait ça par internet.
Je n’ai toujours pas rencontré Bidibule en vrai !
Pam.
Belle réactivité, merci Pam!
C’est intéressant les collaborations « virtuelles » qui peuvent se faire grâce à internet. Y en a-t-il eu avec d’autres artistes ? Et aimerais-tu qu’il y en ai d’autres ?
Oui je suis tout à fait pour ce genre de collboration, je pense que c’est un exercice très intéressant de confronter ainsi différents univers.
Et au fait…
Vous pouvez dès à présent vous procurer notre « ghost album » édité à 2000 ex seulement.
Ultra collector, c’est notre premier album, Turtle Tales From Overseas.
il est dispo via paypal, par ici :
http://www.pamelahute.com
depuis aujourd’hui…
et vous sera envoyé par la poste avec plein de goodies.
Avis aux amateurs de jolis objets, et de rock anglophone.
Cheers,
Pam.