Jean Manitoba
Jean Manitoba est le projet solo de Jean Sébastien Giraud, artiste touche à tout dont l’objectif est de créer et de partager ses créations avec le plus grand nombre. Sa musique est un Folk français au couleur électro. Il ne s’interdit pas de chanter en anglais et s’ouvre à de multiples influences allant du classique, au rock et même au punk. Dès l’age de 6 ans, il apprend le solfège, le piano. Il débute la guitare vers 14 ans, et deviendra plus tard bassiste pour divers groupes de métal progressif. En 2005 il crée son premier projet électro « No onnA » qui lui donne l’occasion de jouer sur des scènes importantes comme l’Oméga live à Toulon (1500 personnes).
En septembre 2007, il s’installe à Lyon et se lance alors dans son projet Folk français. En février 2008 sort un 6 titres autoproduit sur lequel il dévoile un univers particulier, entre Nosfell et Dyonisos.
« Je ne fais pas de musique pour vendre des disques. Je fais de la musique parce que vivre, c’est créer ». Jean Manitoba est un artisan, un créateur né que je vous invite à découvrir grâce à l’interview qu’il nous a accordé.
Jean Manitoba : Gnawa (acoustique)
Vous pouvez découvrir son univers sur son myspace : http://www.myspace.com/jeanmanitoba
– Qui est Jean Manitoba, un artiste ou un groupe ?
– Jean Manitoba est un artiste qui compose et écrit ses chansons seul. Sur scène Je suis aussi en solo utilisant la technique du looping en live à l’instar d’Anaïs ou de Nosfell. Sur le premier Maxi autoproduit j’ai joué de tous les instruments (percu, basse, guitare, voix, programmation). Pour mon album prévu pour Février 2009 je compte m’entourer de musiciens.
– Pourquoi Jean Manitoba ?
– Jean Manitoba parce que Jean est mon prénom et Manitoba car j’apprécie beaucoup la poésie amérindienne, son côté évident et harmonieux qui peut nous sembler lointain à nous Homme Blanc alors qu’il est si proche. Certains des poèmes que j’ai adaptés en musique viennent du Manitoba.
– Comment êtes vous venus à la musique ?
– Peut-être à cause de mon prénom ? Avec un prénom comme celui de Jean-Sébastien on n’a pas vraiment le choix! Plus sérieusement, un peu par hasard. J’ai pratiqué le piano enfant puis on m’a recruté pour être bassiste dans des groupes de reprises à l’âge de 14 ans.
– – Vous avez votre fiche sur Info groupe, ça vous apporte quoi ?
– Cette fiche est un moyen de plus de diffuser ma musique. Elle me permet aussi de créer un jeu-CD en ligne.
– Parmi vos influences vous citez entre autres : No one si innocent, Led Zeppelin, Debussy, The Doors, Stravinsky, Tchaïkovsky, et Bérurier noir, c’est très ouvert. Qu’est ce que vous apportent toutes ces influences, et trouvez vous le temps d’écouter tout ça ?
– Mes influences sont effectivement très éclectiques. Et encore j’ai oublié des groupes de musique plus World comme Mango Gadzi que je viens de découvrir récemment. On aurait pu rajouter encore Magma ou Battles. En fait j’apprécie n’importe quelle musique qui se définit hors des chemins tout tracés, qui ne ménage pas son auditeur et qui va au bout d’elle-même sans complaisance ni compromission. Ce sont mes influences qui font ma musique, je ne suis qu’un filtre et je filtre en permanence. Je n’ai pas de connaissance encyclopédique de tel ou tel groupe, j’essaye de capter l’énergie, le message des artistes que ce soit un chanteur comme Ian Curtis, un écrivain comme Antonin Artaud ou une plasticienne comme Natacha Ivanova.
– Etes-vous conscient que votre style est très original et qu’en conséquence cela restreint la portée artistique de votre œuvre ?
– Je ne pense pas que la portée artistique de mes chansons soit restreint par mon style musical que je définis comme « looping post-folk chamanique ». Par contre cela réduit de beaucoup la portée commerciale mais je m’en fous, je ne fais pas de musique pour vendre des disques. Je fais de la musique parce que vivre c’est créer.
– Qui est votre public ?
– Il faudrait leur demander ! C’est essentiellement le public des cafés-concerts où je joue, un public d’amateurs éclairés ou d’alcooliques curieux.
– Est-il facile de trouver des concerts ? Comment procédez-vous pour en trouver ?
– Ce n’est pas difficile pour moi de trouver des dates dans les cafés-concerts parce que je propose des chansons en français et que je joue seul. Pour ce qui concerne les dates dans des salles un peu plus conséquentes ou pour les festivals c’est beaucoup plus difficile d’avoir sa chance. Il faut passer par les associations et relancer, relancer. C’est le côté fastidieux de la musique quand on est autoproduit totalement : on est musicien, programmateur, ingé-son, journaliste, Web -master, parolier, producteur, barman, portier, porteur, réfrigérateur, marcheur, colleur d’affiches, imprimeur et j’ai du oublier pas mal de choses.
– On pense beaucoup à Dyonisos dans le style et la voix, est-ce votre groupe fétiche ?
– J’aime beaucoup leur énergie et le côté féérique de leur univers. Mais on ce n’est pas mon groupe fétiche, je n’ai pas de groupe fétiche. Effectivement ma voix grasse fait penser à celle de Mathias, j’y peux rien ce n’est pas voulu, c’est comme ça que je chante.
– Vous avez commencé comme bassiste dans un groupe de métal progressif avant d’être guitariste pour divers projets rock, qu’est ce qui vous a donné envie de filer seul ?
– L’envie de faire quelque chose bien à soi et d’aller jusqu’au bout de soi-même sur scène comme en studio (j’ai enregistré toutes les pistes du 6 titres dans mon home studio). Cette solitude est nourrie de discussions et de rencontres avec d’autres musiciens mais j’ai eu besoin de me retrouver seul face à moi-même pour comprendre ce que je pouvais faire et ce que je ne pouvais pas faire, pour ne pas chercher à ressembler à qui ou à quoi que ce soit, pour assumer mes influences sont chercher à être comme.
– Et pourquoi se lancer dans un style très intimiste ?
– Sûrement parce que je cherche à reproduire ce qui se passe en live quand je joue devant des spectateurs. Par souci d’honnêteté aussi. Avec mon dernier projet électro No onnA j’utilisais un PC avec Ableton Live, une Boss DR5, et 2 Korg (une BR ER1 et un synthé analo le EA 1) et je me sentais très loin des gens, derrière mes machines, protégé mais prisonnier. Alors j’ai tenté le tout pour le tout et j’ai laissé tomber les machines pour être seul avec une guitare et un clavier.
– Pourriez-vous revenir à un style plus rock ?
– Sans problème. Je pense d’ailleurs à orienter mon travail studio pour mon prochain album avec un batteur. Mais au moins pour moitié les chansons resteront dans cet esprit intimiste et flottant.
– Qu’est ce qui vous pousse aujourd’hui, à créer, à chanter ?
– Le fait de vivre tout simplement. Je ne conçois pas ma vie sans création. Alors pourquoi la musique, je pense que c’est une des formes de création où tu es le plus en « danger », tu ne peux pas te cacher derrière un livre un fois qu’il est écrit ou derrière un tableau une fois qu’il est fini. Tu dois tout le temps recommencer et même une fois ton disque pressé il est déjà loin de toi. J’adore l’adrénaline avant de monter sur scène, c’est un moment où tu te sens réellement vivant.
– Qu’est ce que tout cela vous apporte ?
– Pas grand chose mais ça me coûte.
– Blague à part ça m’apporte des rencontres intéressantes, ça me permet d’avoir l’impression de vivre pleinement.
– On cite souvent aussi Nosfell, quand on parle de Jean Manitoba, quelles sont vos relations avec lui ?
– J’ai vu Nosfell pour la première fois au théâtre Denis à Hyères en 2004 et ça a été un véritable choc. Ce mec est à la fois techniquement surdoué, possède un univers incroyable et te touche intimement. C’est vraiment mon dernier choc musical, plusieurs années après Kurt Cobain et Tool. J’admire aussi chez lui cette capacité à être plusieurs en utilisant différentes voix, en se dupliquant avec un looper.
– Où peut-on vous voir dans les mois à venir ?
– On peut m’apercevoir sur Lyon où j’ai plusieurs concerts de prévu dans les cafés-concerts lyonnais(le 16 mai au Pep’s café, en juin date à définir au Wiskey-cassoulet-ping-pong), dans les cafés-concerts marseillais ou seynois (le 23 avril au Daméro Café), à la radio (22 avril émission l’oreille qui gratte avec Simon Pégurier).
J’ai ajouté une vidéo trouvée sur son Myspace pour que vous puissiez écouter directement ici ce que fait Jean Manitoba !