Aznavour à Nice : la classe éternelle

Aznavour à Nice : la classe éternelle

Soutenu par un orchestre imposant, Aznavour commence son concert avec les chansons de son tout nouvel album Colore ma vie. L’amour – forcément douloureux – et la nostalgie y tiennent bonne place, comme dans ce duo qu’il fait un peu plus tard avec sa fille Katia, l’une de ses deux choristes féminines. Mais Aznavour aborde aussi des thèmes très actuels comme dans la Terre Meurt (Allo Borloo Bobo) ou Moi, Je Vis en Banlieue (Charles la racaille). Sur ces sujets ultra traités, l’écriture du maître, très verbeuse, paraît soudain se démoder face à celle de la nouvelle scène. Mais Aznavour est en forme et sur des rythmes enlevés, il virevolte sur la scène avec des petits pas qui sont sa signature. Bref, il s’en tire bien et le public applaudit gentiment.

Puis le concert prend un virage. Aznavour reprend un de ses classiques et commence à plaisanter avec le public : l’argent, l’âge et sa retraite qu’il ne compte pas annoncer pour l’instant ! Puis il entreprend de nous parler des compositeurs qui ont marqué sa carrière par des anecdotes et des chansons. Il évoque ainsi le duo qu’il forma avec Pierre Roche ou les chansons qu’il écrivit avec Bécaud. Il reprend alors un de ces titres et prend sur le refrain des accents à la Bécaud. Fantaisie et émotion, le cocktail est parfait !

Enfin, Aznavour donne au public ce qu’il attend. Il annonce qu’il ne fera pas de rappels ou plutôt qu’il les fera tous maintenant, sans attendre les applaudissements. Il enchaîne alors ses tubes les plus célèbres et on touche du doigt tout son talent. Dans Comme ils disent, on est saisi de sa façon d’incarner le personnage. Dans La bohème, on est charmé de sa gestuelle légère, toujours la même, évoquant un peintre devant son chevalet. Et sur ces titres, et d’autres, c’est toutes ses qualités d’acteur qui ressortent dans les couplets parlés. Bref, être à un concert d’Aznavour, ça voulait dire on est heureux !

Charles Aznavour, site officiel
Agnès Bihl, en première partie, était accompagnée par les musiciens d’Aznavour et collait bien à son univers, entre chansons piquantes (13 ans, très enlevée) et thèmes plus dramatiques (Merci maman, merci papa) mais frôlant parfois le pathos, le tout impeccablement interprété

Eric_M

En amateur de musique, Eric Maïolino est auteur-compositeur-interprète, joue de la guitare, pratique le théâtre et assiste à des concerts! (toutes ses chroniques ici)

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