Mc Solaar au Cannet : voix au Chapitre
En novembre 2007, Mc Solaar débutait la tournée de son dernier album Chapitre 7. Il est passé par la Palestre au Cannet pour un concert vraiment excellent.
Quand on découvre Claude Mc Solaar sur scène, on est frappé par deux choses : la qualité de la musique et la qualité de sa prestation. Côté musique, Solaar a fait le choix d’avoir de vrais musiciens. Il est accompagné par le traditionnel guitare-basse-batterie, seul le clavier se change parfois en DJ. Il se paye même le luxe de débaucher deux des musiciens de Zazie alors qu’elle n’a même pas fini sa tournée. A la batterie, c’est donc Matthieu Rabaté et à la guitare l’excellent Philippe Paradis. Solaar avait d’ailleurs envie de guitare comme le prouvait son single Da Vinci Claude. Adepte des guitares planantes, Paradis trouvera son Eden avec La concubine de l’hémoglobine mixé sur cette tournée avec La vie est belle.
Solaar s’est aussi entouré des rappeurs Bambi Cruz et Black Jack, complices de toujours, ainsi que de la charmante choriste Nadia aux multiples tenues sexy. Dans Ben Oui, elle campe un personnage de fille superficielle qu’on pourrait retrouver non loin de là sur la Croisette. Etrange effet miroir. Quant à Solaar lui-même, il porte lors du concert trois tenues successives, du costard à la salopette. Victime de la mode, Solaar ? Il s’en amuse lui-même en réactualisant son fameux tube grâce à un nouveau couplet consacré aux hommes.
Mais la performance de Solaar va bien au-delà. Le débit d’abord est impressionnant et personne ne s’étonne quand il accroche deux ou trois fois sur son texte. Il enchaîne en plus toujours en riant ce qui renforce son côté sympathique. Et même s’il est peu bavard entre les titres, il dégage une énergie qu’on ne soupçonnait pas. Après trois titres, il a juste dit au public qu’il pouvait se lever et voilà toute la salle debout pour danser sur Clic Clic. A partir de là, l’ambiance ne retombe pas et le public en redemande. Surtout que, loin de reproduire l’intégralité du dernier disque, Solaar reprend aussi ses classiques, de Bouge De Là à Caroline en passant par Qui Sème Le Vent. Alors malgré quelques enchaînements un peu longs, ce qui est compréhensible en début de tournée, on se laisse entraîner dans un tourbillon qui culmine sur les lumières hypnotiques de Solaar Pleure. C’est fini ? Solaar a en effet annoncé que « Toutes les choses ont une fin, la loi du temps est dure mais c’est la loi » mais il ajoute : « On se fout de la loi! » et c’est Da Vinci Claude qui clôt la soirée. Le public ressort ravi, jusqu’à ce couple de suédois venu de Nice pour l’occasion. C’est que sur scène, on perce un peu du mystère Solaar.